Dans notre société, le numérique est transcendé au même niveau que le Graal pour la chrétienne-té, la technologie sauveuse de l’humanité, la chose qui va nous amener à la vie éternelle, la réponse aux problèmes de tous les jours et peu d’aspect semble assombrir cette idylle. Nos représentants politiques ne sont pas les derniers à les afficher dans leurs discours, big data, FrenchTech, compteurs intelligent, les objets connectés et j’en passe. Seulement voilà, tout n’est pas si rose dans ce monde qui parait si virtuelle, il existe aussi des faces un peu plus sombres et qu’on ne nous met rarement en évidence. Pourtant elle existe, l’une des premières que j’ai rencontré au cours de ma carrière d’informaticien, le monde des sociétés de service informatique aussi appelé SSII qui a fait l’objet d’un rebranding et qui sont devenues ESN, Entreprise de services du Numérique. Pourquoi changer de nom me direz-vous ? Tout simplement parce qu’elle participe à la précarisation d’une partie des professionnels du numérique et elles traînent comme un boulet une image de marque peu reluisante, comme un chewing-gum collé aux basques. Changer de nom est une chose, changer les pratiques dans le milieu en est une autre, ce qui ne risque pas de changer au vu d’une convention collective déplorable, la SYNTEC, qui favorise en partie la flexibilité pour les uns et la précarisation pour les autres.
Avant de vous compter mes aventures de prestataire, je vais commencer par expliquer leurs fonctionnements qui est assez basique. Ces sociétés de services sont des intermédiaires qui procurent à des sociétés clientes des ressources humaines, des informaticiens qui sont désignés régulièrement comme prestataire. Ils embauchent des profils pour les revendre en jour/homme aux clients. Cela permet au client d’avoir une flexibilité au niveau de la gestion de son système d’information. Plusieurs types de contrat sont utilisés dans ce business, le contrat au forfait, pour une tâche donnée, l’infogérance qui est l’externalisation complète d’un service informatique et enfin la régie où là c’est une mise à disposition des compétences d’un informaticien pour un poste donné dans le cadre d’une fiche de poste.
Généralement l’embauche se fait toujours de la même façon, un CV sur lesjeudis.com, l’APEC.fr ou encore sur Monster.fr et vous avez des routines qui vont remonter les profils à des commerciaux ou des chargés de recrutement suivant la taille de la société de services. Une pré-sélection est faite et le but du commercial c’est de faire « matché » un appel d’offres qu’aura préalablement déposé un client où vous êtes référencé à un candidat, grosso modo c’est un peu un Meetic pour les professionnels mais sans le glamour et vous le verrez avec des pratiques plus ou moins douteuses afin de forcer la chance pour que le couple client/prestataire s’épanouisse pour le meilleur et pour le pire, enfin le pire c’est pour le prestataire et la marge c’est pour la SSII.
La phase d’embauche commence généralement par un contact via mail ou par téléphone. Toujours la même phrase d’accroche, nous sommes la société X et nous sommes une société spécialisée dans tel compétence de taille humaine (ce méfier) et nous avons un poste qui pourrait correspondre à votre profil, êtes-vous à l’écoute du marché. Sur ce un « face to face » est organisé et pareil, c’est toujours la même chose, présentation de la société, on raconte son expérience professionnelle, si la société est sérieuse il y aura un test technique lors du processus de recrutement, on définit une prétention salariale et si tout s’emboîte bien, on va faire un petit tour chez le client pour faire la même chose mais en présence d’un commercial qui, s’il fait bien son boulot, devrait vous briefer avant cette confrontation. Rebelote devant le client, exposé de son expérience, description du poste par le client et si tout le monde est satisfait, on vous fait sortir pour négocier le tarif jour et la dernière étape on signe le contrat de travail et puis vous êtes propulsé au poste de vos rêves, enfin en théorie …
En pratique l’histoire est un peu différente, personnellement le début de ma carrière a eu du mal a décoller, avec mon BTS informatique fraîchement obtenu, mon manque d’expérience couplé avec la crise de 2001-2002 qui avait fait suite à l’éclatement de la bulle internet, ne m’avait pas aidé à trouver mon premier job malgré quelques courriers envoyés à de grandes sociétés. À défaut, je me suis finalement inscrit dans une agence d’intérim nommé Ranstad qui va me donner ma première opportunité professionnelle pour travailler avec la SSII Osiatis. Petit briefing avec la commerciale de cette agence intérim et le rendez-vous est pris avec le client. Le second entretiens avec l’un des managers du client ne s’est pas passé comme prévu, la présentation s’est à peu près bien déroulée mais après j’ai eu le droit à un test d’administrateur sur Windows NT4 alors que Windows 2000 était sorti depuis un certains temps et surtout que c’était pour un poste qui ne réclamait pas le dixième des compétences requis pour le test. Comme je n’en avais pas été informé et que mes cours sur ce système d’exploitation n’étaient plus très frais, je l’ai foiré. Après ça il y a eu un laps de temps où je n’avais plus eu de nouvelle et puis l’agence d’intérim me rappela que je faisais l’affaire à ma grande surprise, mais certainement qu’ils étaient en galère de main d’œuvre, en même temps le poste était loin d’être réjouissant, me voilà pilote d’exploitation.
Alors ne vous méprenez pas, on ne pilote rien du tout, ou pas dans le sens où on peut l’entendre, on est les fesses vissées sur une chaise et on a le nez devant un écran à longueur de temps, on pourrait dire que c’est le plus bas échelon dans l’informatique dans le domaine de l’exploitation. Ça s’apparente plus à une sorte de gardien qui surveille des écrans ou apparaissent des icônes sur une carte qui représentent un ensemble d’équipements que ça soit réseau ou serveur, aussi appelé infrastructure, qui change de couleur suivant leurs états, vert quand tout va bien et rouge quand c’est plus accessible ou quand un service n’est plus démarré. Ce sont donc des productions qui sont info-gérées ou out-sourcées, appartenant à des sociétés tierces qui paient pour ce service. Dès qu’un incident se pointe sur l’infrastructure du client, il faut faire des tickets d’incidents avec par moment des procédures à appliquer et contacter les clients ou des intervenants qui puissent régler les problèmes. Le job est en 3*8 en trois shift, 7-16h/16h-00h00/00h00-8h00 semaine et week-end et jours fériés compris.
Je vais donc être intégré à l’équipe Tea On top, à noté le jeu de mot tout pourri de l’équipe et qui ne veut surtout rien dire. On est managé par un gentil tyran nommé Sylvère, autodidacte ayant une licence d’anglais qui s’était reconverti dans l’informatique, il dirigeait l’ensemble des équipes, le genre de personne super sympa mais par moment, on ne sait pourquoi, on se faisait pourrir pour un rien, je me souviens encore de m’être fait engueuler pour 5 min de retard. Mais comme on le voyait peu souvent puisqu’il travaillait en journée, ce n’était pas trop rebutant. En plus de ça l’équipe dans laquelle je suis intégré était sympa, assez jeune dans l’ensemble et il y avait une bonne ambiance, ça aide à tolérer un job qui n’est pas valorisant. Autant en journée on s’ennuie comme un rat mort, autant en fin de soirée on commence à sortir les films et les pc portables pour se changer les idées, c’est pas toléré mais ça aide à passer les nuits qui sont très longues quand il ne se passe rien.
C’était donc ma première expérience de travail mais aussi ma première magouille salariale dans le monde informatique, le travail intérimaire qui est censé être temporaire et qui a finalement duré un peu plus d’un an avec chaque mois le renouvellement de contrat. Normalement ce type de contrat est strictement encadré et ne peut faire l’objet d’un seul renouvellement afin d’éviter les abus. Mais la SSII avait un stratagème assez simple puisqu’elle indiquait dans ceux-ci que l’activité était en perpétuelle augmentation à chaque renouvellement de contrat et une partie non-négligeable des équipiers étaient dans la même situation précaire, bien sûr l’activité n’avait que peu bougée durant l’année que j’ai passé dans cette boite. Autre magouille, le manager qui m’avait fait passer l’entretien de départ m’a appelé au bout de 6 mois et m’avait proposé de gagner 1€ de plus par heure mais il fallait que je passe dans une agence intérimaire rivale de la mienne. À l’époque, je ne me suis pas posé de question, c’était toujours bon à prendre et du coup je me suis inscrit chez high-tech intérim, en revanche je ne sais toujours pas à ce jour qu’elle était l’intérêt de ce manager …
Après environ 1 an à ce poste, il y a eu une tentative d’embauche des plus laborieuse pour me passer en CDI, deux rendez-vous chez les ressources humaines avec deux personnes différentes sans qu’aucun des deux RH ne soient au courant et surtout, des conditions d’embauche pas très alléchantes au niveau du salaire, du coup je n’ai pas renouvelé mon contrat et j’ai commencé a prospecté pour un nouveau poste. La situation en 2004 est un peu meilleure qu’a mes débuts et j’ai eu une touche avec une société de service nommé Groupe Actif et qui souhaite proposer mon profil à un client bancaire, la HSBC, anciennement CCF. Afin d’optimiser mes chances pour décrocher le poste, je suis convoqué au siège de la société de service situé à Puteaux par la responsable de compte afin de faire plusieurs briefing qui vont servir essentiellement à travailler mon CV et à mettre les points clé de mon expérience en avant afin de mieux collé au profil recherché par le client.
Le jour du rendez-vous est arrivé avec celui-ci, mon interlocuteur sera Patrick un Quinqua bien tassé, costume cravate, le visage marqué par une vie tumultueuse mais semble assez sympathique à première vue. L’entretien est classique, il va me présenter le poste qui est encore une fois du pilotage d’exploitation mais un peu plus avancé que le premier poste chez Osiatis, toujours avec des horaires en décalés en 2/8 mais seulement en semaine. Le travail avec ma commerciale a payé, mon exposé de mon parcours professionnel se passe quasiment sans accroc et je vais faire l’expérience pour la première fois du petit rituel entre les commerciaux et les clients en fin d’entretien. Une fois celui-ci terminé, on vous fait sortir du bureau pour négocier le tarif jour que vous allez être facturé. Bien sûr, ce n’est absolument pas dans l’intérêt de la société de services d’informer le prestataire de cet aspect car s’il s’apercevait du gouffre entre ce qu’il est payé et ce que le client paye, et donc la marge qu’elle se fait sur votre dos.
Je suis donc intégré dans la foulée au pôle hétérogène, c’était l’équipe qui s’occupait des environnements Windows, Unix et Linux et de l’exploitation entre autres des portails applicatif intranet de la société. On cohabite avec trois autres équipes, une infogérance ATOS pour les applicatifs clients frontaux (portails internet) et les environnements MVS et AS400, des vieux systèmes d’exploitation mais qui font encore leur office et dont les membres sont de vieux loup de mer de l’informatique, bien loin des standards du monde bancaire mais qui connaissent leur boulot. Même si au premier abord, le job est assez similaire au précèdent, il fallait encore remplir des tickets d’incidents et les envoyer aux équipes concernées, on pouvait agir sur certains d’entre eux ce qui me permettait enfin de commencer à côtoyer le vrai travail d’informaticien. De plus ce bouleau va me permettre d’approfondir mes connaissances en Shell (programmation système Unix) durant les moments calmes et plusieurs applicatifs dans le cadre de mon poste comme des ordonnanceurs, outils qui permettent de planifier des tâches et un gestionnaire de transfert de fichier.
Durant ces 3 ans, tout se passera bien excepté un début marqué par un coup d’arrêt suite à un accident de snowboard qui a engendré un bras cassé et près de 3 mois d’arrêt maladie, la suite se déroula sans accro, je me suis bien intégré à l’équipe et je ne deviens pas trop mauvais à mon poste. Néanmoins les conditions de travail vont se dégrader, en effet au début le management était un peu à la « papa », chacun faisait de son mieux pour que le taf soit fait, tant qu’il n’y avait pas de vague, tout allait bien. Mais la direction datait de l’aire CCF, et tout ça va valdinguer quand le nouveau responsable du système d’information est devenu anglais. Les managers ont été contraints de faire les 3/8, on devait rendre des comptes et notre activité était surveillée, on nous sortait les statistiques sur le nombre de tickets que l’on réalisait vers la fin de ma mission. Même si les conditions de travail se sont durcies, je m’impliquais toujours dans ce job, ce qui a payé puisque mon nouveau chef Yanick suite à la restructuration m’avait indiqué que j’allais sûrement être embauché. Moins de 3 mois plus tard tous les prestas sont virés et je fais partie de la charrette, sur le coup, tout le monde n’a pas compris, ça c’était fait si rapidement, mais quelques mois plus tard quand la crise des subprimes a éclaté, ça devenait tout de suite plus claire, les dirigeants avaient sûrement anticipé le marasme économique dans lequel le secteur bancaire allait être plongé.
Le Groupe Actif était devenue entre-temps le groupe GFI, ou plus exactement elle s’était fait racheter par cette grosse SSII. Me voilà donc en inter-contrat, ce qui signifie que vous être payé à rester chez vous jusqu’à votre prochain contrat, en apparence ça serait le seul point positif de ces sociétés de services mais vous allez comprendre qu’au final ça ne l’ait pas du tout pour votre carrière. En effet, on comprend tout de suite que l’on n’a pas trop le choix quant à la future mission que le commercial va vous proposer, les us et coutumes veulent qu’au bout de 3 propositions de poste refusées la SSII peut vous licencier, c’est l’une des règles qui font la flexibilité de ce système. Ma première proposition fut pour le client Banque de France en tant que pilote encore une fois, le problème c’est que je commençais à avoir le niveau d’un analyste Unix et je voyais mal comment j’allais pouvoir évoluer. J’ai finalement pris les devants, j’avais eu des contacts précédemment quand j’avais voulu partir de mon poste car mon salaire n’avait pas évolué depuis le début de ma mission, ça m’avait permis d’avoir des touches avec d’autres SSII et d’augmenter mon salaire par la même occasion, j’ai donc donné ma démission pour rejoindre une autre société de services et un autre client où j’allais peut-être m’épanouir ou pas …
Une chose à savoir, c’est ce que le nom du poste n’est pas forcément synonyme de réponse à nos attentes, et c’est avec cette nouvelle mission que je vais l’apprendre à mes dépens. Je vais donc être embauché par la société REXAN qui elle-même va me vendre en tant qu’analyste au client dénommé groupe D&O, une caisse de retraite qui était en pleine migration de son ordonnanceur. Le travail sur place est peu inspirant, je ne fais pas du tout d’Unix et le pire de tout c’est que j’ai un peu servi de cheval de Troie pour la SSII qui m’avait forcé la main au niveau du salaire, ce qui lui avait permis de faire une offre très agressive au service des achats. Le seul hic, c’est que j’ai eu ouï dire qu’un collègue touchait 8K à l’année de plus que moi sans avoir plus d’expérience que moi, et j’avais eu comme l’impression de m’être fait un peu avoir, donc ni une ni deux, j’explique à mon client que je vais certainement partir car ça n’allait pas du point de vue salariale. Le commerciale tente de rattraper le coup en tentant de m’augmenter mais ça voulait dire qu’il s’était bien foutu de moi, je balance donc ma démission encore une fois.
Étant donné que j’avais gardé quelques contacts avec d’autres sociétés, je me suis fait embaucher sur profil par la société Logica, une grosse SSII internationale. L’embauche sur profil c’est un peu comme-ci on atterrissait directement en inter-contrat et donc on retombe dans la même problématique surtout que les commerciaux qui ont en charge de me trouver une mission on l’aire de rayer le parquet avec les dents. J’avais expliqué mes attentes concernant mon souhait de travailler dans le domaine Unix mais ça n’a pas été pris en compte et j’ai été placé tant bien que mal en tant qu’analyste d’exploitation Windows chez le client Axa-Tech avec un CV bidonné avec lequel j’ai eu tout le mal du monde pour convaincre le client. Encore une fois j’ai l’impression de m’être fait avoir car le recruteur me l’avait fait à l’envers en intégrant les avantages des grosses sociétés comme la participation et le troisième mois dans le salaire négocié brut de base. En plus le boulot m’inspire encore fois moyennent et rebelote je fais remonter mes griefs à mon responsable de compte ce qui va déboucher sur une tripartie avec un manager et mon commercial pour me faire changer d’avis.
À l’époque, j’avais l’habitude de m’habiller assez classe pour rentrer dans le stéréotype de l’informaticien dans le vent mais en réalité j’étais assez asocial, le détail à son importance. Donc la réunion commence, déjà je me sens en minorité puisqu’en face de moi j’ai le commercial et le manager de la boite, je commence à exposer le fait que la mission ne me plaît pas et j’ai pour réponse du blabla de manager, c’est la mission de ma vie, propulsion de ma carrière, etc … Le truc qui me passe au-dessus de la tête et je commence à ne même plus le regarder tellement son discours me saoule. Il me le fait remarquer et a priori il change de technique et passe en mode psychologue. Donc il avait remarqué que je m’habillais classe, pensait que j’étais le roi du disco, il fit donc une analogie avec une sortie en boite. Il me plaça dans le contexte d’une entrée de boite la plus réputée du coin (m’avait sorti le nom d’une boite parisienne pour faire plus vrai), accompagné d’un belle fille, pour lui c’était obligé, je devais rentrer dedans, et ben pour la mission c’était pareil, c’était une chose à ne pas louper. Le hic c’est rien que de penser à l’idée de sortir en boite me hérissait les poils et j’ai compris après coup qu’il essayait de me manipuler mais ça technique ne marchait pas sur les personnalités comme la mienne. Ce fut le déclencheur d’une nouvelle démission et je me suis mis à nouveau sur le marché de travail.
Cela fait deux fois que je démissionne dans le mois qui suit mon embauche, maintenant il ne reste plus qu’a trouver la bonne opportunité et s’adapter à un secteur qui semble pourri jusqu’au trognon. Je vais être contacté par la société BSM donétique qui a besoin d’un analyste Unix et qui connaisse bien l’ordonnanceur Control-M, ça tombe bien c’est pile-poile les compétences que j’ai acquises durant mes 3 ans chez HSBC. Comme mon CV n’est pas glorieux, on va supprimer mes deux dernières expériences et on va rallonger celle de chez HSBC, ça fera moins louche. L’entretien chez le client se passe impec, je vais rencontrer mon responsable hiérarchique M. Dupuy et Philippe qui est le chef d’équipe de la production du back-office. Mon contrat n’est pas signé chez la SSII, le client est d’accord pour me prendre, pas de problème j’accepte sous condition de remonter mon salaire de 4K, ça suffit de se faire avoir à chaque fois, maintenant à mon tour de prendre les rênes. Le commercial a fait un peu la gueule mais on est en plein été 2008 et les profils comme le mien ne courent pas les rues durant cette période surtout pour une intégration chez le client à la rentrée, jackpot, je suis embauché chez le client GIE CB.
En plus d’une embauche avantageuse, je vais travailler dans un environnement plutôt confortable et dans lequel je vais pouvoir exploiter mes compétences en scripting et en Unix. Seul point noir, le management est encore à « la papa », pas de vague, pas de problème, incident de production et là, la hiérarchie déboule. Même si en contre-partie vous êtes libre de faire ce que vous voulez tant que ça impact pas le travail, je vais quand même devoir remplacer mon prédécesseur au pied levé, à peine deux semaines après mon arrivé. Comme je suis en binôme avec Laurent ça aurait dû ne pas poser de problème sauf quand le dit binôme part en vacance dans les jours qui suivent. Me voilà en charge d’une production pour deux semaines en ayant même pas un mois d’expérience. Tout va bien se passer malgré mon manque d’expérience manifeste sur cette production et je vais même en profiter pour automatiser certaines tâches répétitives. Puis la routine va s’installer assez rapidement, il n’y avait pas grand chose à faire si on s’en tenait à faire du suivi de production.
Début 2009, filialisation du GIE CB suite à des contraintes européennes, toutes les équipes qui géraient le réseau des cartes bleus vont être intégrées dans une entité appelé E-RSB/SER2S et déménageront à La Défense. Plusieurs changements vont s’opérer notamment pour notre chef d’équipe, Philippe, qui va être embauché par ma société de services et va l’envoyer à la BNP, ce qui d’une part est illogique, en générale on s’accroche à son poste quand on est titulaire mais ça va permettre à ma SSII de placer son remplaçant, Gilles. Ce changement va déboucher sur une redistribution des tâches, là où l’administration applicative était dans le carcan de Philippe, avec Gilles je vais pouvoir récupérer cette partie et me former sur le tas, et de mettre à jour une partie des applications du système d’information qui n’avait pas évolué depuis quelques années et étaient tellement vieux qu’ils n’étaient plus supportés par l’éditeur. Cette opportunité va s’avérer de courte durée puisque j’ai commencé à tomber malade quelques mois après et je vais faire l’expérience de la deuxième face caché du numérique. Durant cette période je vais avoir un entretien avec mon responsable, M. Dupuy qui me fera la réflexion suivante : « de toute façon ça va faire bientôt 3 ans que vous êtes chez nous » , pour information 3 ans c’est la période à partir de laquelle un prestataire peut demander à être embauché chez le client, c’est en générale à ce moment-là que le client se sépare de vous.
@+ Jay