Lettre que j’ai envoyé au ministère de la santé au sujet de la prise en charge de l’électrosensibilité, même si je sais pertinemment que ça ne servira pas à grand chose. Mais si personne remonte les informations, ceux qui vivent dans leur tour d’ivoire ne seront pas informés et c’est pas les médecins ou toutes les autres personnes que j’ai rencontré lors de mes tentatives de prises en charge de ma pathologie qu’ils le feront pour moi. D’ailleurs j’en profite pour demander à ce que toutes les personnes faisant face à la même situation de faire la même chose, plus il y aura de malades qui se manifesteront, plus les chances que l’on nous prenne au sérieux augmenteront et peut être que ça incitera nos gouvernants à enfin réagir afin de mettre en place une vraie prise en charge de notre pathologie.
Madame Marisol TOURAINE
Ministère de la santé
14 Avenue Duquesne
75350 Paris 07 SP
Objet : Prise en charge effective de l’électrosensibilité
Mme la Ministre,je vous écrie au sujet de la prise en compte de l’intolérance aux ondes aussi désigné par électrosensibilité. Je suis personnellement affecté par cette pathologie depuis plus de deux ans et je pense avoir épuisé tous les recours qui était à ma disponibilité sans quoi je ne me permettrait pas de vous contacter.
Je suis devenue intolérant aux ondes suite à une sur-exposition sur mon lieu de travail à La Défense et depuis ce temps je n’ai trouvé aucune réponse adaptée à ma situation. A la suite de mon accident de travail, même si ce n’est pas reconnue en tant que tel, j’ai eu l’occasion de rencontrer divers intervenants dont la médecine du travail, un urgentiste, des médecins généralistes jusqu’à des médecins spécialistes en ORL.
Mes rendez-vous avec ces divers spécialistes n’ont abouti à rien de probant, ce qui fait qu’on a l’impression d’être complètement délaissé par la médecine qui semble préférer attribuer cette maladie au stress plutôt que de prendre au sérieux ce phénomène qu’elle ne comprend pas. De plus il n’y a aucune remontée d’information vers une quelconque agence qui pourrait traiter ce genre de pathologie atypique, tout semble cloisonné et aucune information filtre entre les divers spécialités.
Je n’ai pas eu plus de succès avec d’autres institutions comme le pôle emploi qui a fait défaut dans son rôle d’information puisque j’ai été contraint de démissionné car je ne pouvais plus resté sur mon lieu de travail et qu’aucune indemnité ne m’a été versé, les assistantes sociales que j’ai rencontré n’a pas non plus aboutis à une quelconque solution à part me donner accès au RSA.
Si je vous décris tous cela, ce n’est pas pour le plaisir de vous raconter ma vie mais surtout pour vous mettre en relief les difficultés que l’on rencontre lors de la survenue de cette pathologie et malgré les avancées liées à la réunion du 27 juin dernier entre les associations et l’un de vos conseillers, je m’interroge néanmoins quand à la concrétisation de la prise en charge dans notre société de cette maladie émergente.
Pour le moment seule l’étude Cochin par L’AP-HP avait été retenue par l’état pour répondre à cette problématique, mais au vue du nombre de biais qu’elle comporte, cela ce rapproche plus d’un
doledol scientifique que d’une réelle volonté de prendre en compte cette pathologie et pour le moment c’est la seule alternative à la disposition des électrosensibles. Comment peut-on s’en sortir dans ces circonstances, surtout pour ceux que ne peuvent plus travailler ou même vivre dans des lieux exposés aux ondes, c’est quasi-impossible et cela engendre des situations de grande détresse …Alors qu’il serait possible de faire fasse à ces situations en reconnaissant cette pathologie comme handicap, de créer des zones sanctuarisées où aucune émission d’onde serait permise ou encore subventionner le blindage des lieux d’habitations et de travail des gens souffrant de ce trouble dont les ressources seraient issu de taxe sur les opérateurs mobiles, un peu à la façon du pollueur-payeur. Mais pour le moment il me semble que la politique actuelle tient plus de l’expectative que de l’intervention concrète sur le terrain.
Je n’attend pas grand chose en retour de ce courrier, je souhaitais juste apporter mon témoignage par rapport à ma maladie dont je sais qu’elle ne sera pas pris en considération avant des années probablement car pour le moment, les enjeux de la téléphonie mobile et ce qu’elle rapporte dans notre économie est plus importante qu’une centaine de personne ce disant malade des ondes, surtout qu’il est très facile de nous discréditer car c’est un handicap invisible et de nous faire passer finalement pour des gens ayant des troubles psychologiques tant qu’il n’y aura pas de recherche scientifique sérieuse sur le sujet.
Veuillez agréer, Madame le Ministre, l’expression de ma très haute considération.
Jérôme P.
PS : Je vous transmet à titre d’information la description de l’ensemble des symptômes que j’ai développé lors de ma sensibilisation aux champs électromagnétiques et les courriers que l’on m’a remis lors de mes démarches auprès des institutions médicales
PS 2 : Dans l’éventualité d’une réponse de votre part, je souhaiterais la mettre à disposition sur mon site internet nommé l’errance d’un électrosensible à l’adresse suivante :>electroallergique.wordpress.com
@+ Jay
Maj : Je viens de me rendre compte que j’ai mal orthographié Dol qui ne prend pas de e, c’est pas très grave mais ça la fou mal dans une lettre officielle … Sinon pour ceux qui ne savent pas ce que ça veut dire, c’est un terme juridique pour définir une tromperie.
C’est très bien écrit 🙂 personnellement j’aurai mis un terme plus usuel au lieu de « dol » que je connaissais pas.
Il faudrait indiquer aussi le coût que cela va engendrer pour la société le traitement de ces personnes electrosensibles (HSEM) en indiquant qu’avec le fort accroissement actuel de la pollution électromagnétique le nombre de victimes risquent très probablement de croître assez fortement dans les décennies a venir si rien n’est fait maintenant.
Merci,
Pour le terme dol c’est juste un résidu de mes cours de droit lors de mon cursus scolaire qui m’est revenu, c’est vrai que j’aurais plus le remplacer par un terme plus simple mais je trouvais que la formulation était pas trop mal 🙂
Concernant le coût de cette pathologie, je pense que pour le moment ça les préoccupe pas trop puisque ça leur coûte rien directement étant donné que la pathologie n’est pas reconnue. En revanche il est vrai que ça coûte à la société avec les errances médicales induites par la pathologie et qui amène à faire pas mal d’examens qui eux sont pas donnés, ne parlons pas des arrêts maladies mais encore une fois, ça ce fond dans la masse donc c’est pas visible …
Et dans nos démocraties politisées ce qui compte le plus c’est l’image, tant que ça ce voit pas, on fait rien, ça n’est que quand des drames arrivent que ça bougent enfin … Encore que le diesel tue des milliers de personne sans que ça les chagrine, alors les ondes, la blague …
Oui je sais bien mais il faut leur faire un peu peur comme le font si bien les compagnies d’assurances. Et puis si on le dit pas nous, c’est pas les lobbys des telecoms qui vont le dire a notre place.