Concilier travail et électrosensibilité : Une nouvelle piste à explorer

Ça fait un peu plus de trois semaines que je n’ai pas posté d’article car le contexte est de moins en moins propice à me motiver à en faire, des parents toujours aussi impliqués dans ma maladie, un visiteur qui me pourrit les commentaires, pas de solution à court terme concernant mon électrosensibilité, il n’en fallait pas plus pour que je fasse un petit break … Néanmoins la semaine dernière je me suis décidé à étudier une nouvelle piste professionnelle que j’avais déjà en tête depuis un petit moment mais j’avais lâché l’affaire suite à mon projet d’installation en Bretagne, j’avais pensé à un moment de devenir moniteur de plongée, changement de cadre de vie, de lieu de travail, à l’écart des antennes, une solution potentielle à un avenir meilleur peut-être ? Récit d’une première immersion dans un milieu qui m’était totalement inconnu : la plongée sous-marine.

fosse_conflant_saint_honorine

Avant d’évoquer mes premiers coups de palmes, je vais commencer par justifier le choix de cette possible voie pour ma reconversion professionnelle. Outre les arguments que j’ai évoqués en introduction concernant le changement milieu et la faible probabilité d’avoir une antenne plantée a proximité d’un site de plongée, ni même des gens téléphonant dans mon environnement immédiat, il y a aussi le fait que la propagation des ondes est plus limitée dans le milieu aquatique. Un peu comme la lumière qui est une onde électromagnétique, est en partie réfractée par la surface de l’eau et les couleurs sont quasiment totalement absorbées au-delà des 60 mètres, il en est de même pour les radiofréquences dans l’eau même si la longueur d’onde est plus petite ce qui les rend plus propices à traverser différents environnements mais leur faible puissance par rapport à la lumière du soleil et le fait que l’émission est horizontal fait qu’en théorie il n’y a pas d’ondes issu de la téléphonie mobile au-delà de quelques mètres sous l’eau. En revanche, il existe certaine limite en plongée dont le temps passé dans le milieu aquatique lié aux limites des bouteilles d’air mais aussi et surtout à cause des risques d’accident de décompression si on plonge trop souvent sur une courte période.

Suite à ces constations, je me suis mis en tête de trouver un organisme qui passe les premiers niveau de plongée. Au début je pensais passer par une association pour faire le premier niveau PADI open water en fosse pour me faire une idée mais vu qu’il n’y avait pas de place disponible assez rapidement et que c’était un peu tendu au niveau relation avec mon père qui souhaitait que je fasse quelque chose pour retourner dans le monde du travail assez prestement, je me suis donc tourné vers une structure privé, Prêt à Plonger qui avait une place rapide en ayant des forfaits a des prix corrects, restait à voir ce qu’il proposait en terme de cours. Ça se passe en deux jours ou 3 plongées sont programmées. Le matériel pédagogique est fourni et des cours théoriques sont fournis en début de session. Pour ceux qui souhaiteraient faire ce genre de programme intensif, il est plus que conseillé de commander le matériel pédagogique avant le stage car se taper un manuel de 250 pages pour valider l’examen théorique le lendemain c’est un peu juste.

Chaque plongée se passe en plusieurs phases, briefing en début ou le moniteur nous informe des exercices que l’on va aborder, la séance en elle-même et un débriefing, le tout se passe en 1 heure environ. Donc quand on passe ce genre d’examen il ne faut pas croire que c’est de la plongée loisir, c’est une succession d’exercices qui s’enchaînent sans vraiment prendre son temps, la aussi c’est un peu juste pour trouver ses marques lorsque l’on n’a jamais plongé surtout que l’on est en groupe et qu’il faut suivre sinon vous allez pourrir la formation des autres élèves. Encore une fois si vous souhaitiez faire ce genre de formation mais que vous n’êtes pas sûr de vous il serait peut-être judicieux de faire un baptême de plongée avant, personnellement je pensais que c’était une perte de temps et d’argent mais j’avais peut-être tort.

Au niveau des exercices rien de bien sorcier même si certains sont assez impressionnants dans le sens où il ne faut surtout pas paniquer ou être claustrophobe surtout au fond de la fosse, pour anecdote une des élèves dans mon groupe à fait une petite crise de panique à 18 mètres de profondeur. En ce qui me concerne le plus impressionnant au final ça été le vidage du masque, c’est-à-dire que vous être sous 5 mètres d’eau et il faut enlever puis remettre le masque et vider toute l’eau qu’il y a dedans en expulsant de l’air par le nez, la première fois j’ai faillis boire la tasse car j’ai eu la mauvaise idée de commencer a respirer par le nez. Le reste c’est assez trivial, exercice de respiration, recherche de stabilité, manipulation du détendeur sous l’eau, faire des simulations de panne d’air, ce genre de chose mais ce qui m’a le plus posé de difficulté, c’est de retenir les exercices car à cause de mon électrosensibilité j’ai ma mémoire à court terme qui est complètement inopérante ce qui fait que j’imprime plus grand chose quand il y a trop d’informations à retenir et quand on est sous l’eau les ré-explications sont plus que succinctes …

Pour continuer sur mon électrosensibilité, cette première expérience dans le domaine de la plongée fut une excellente surprise étant donné que j’avais une petite appréhension au niveau de mes oreilles dont la gauche avait fait les frais de ma sur-exposition aux ondes sur mon ancien lieu de travail. En effet à l’époque j’avais eu des problèmes d’équilibre et déclaré des nausées ce qui tendait à me faire penser que mon oreille interne avait été touchée. Finalement aucun problème particulier, tant que je faisais les manœuvres d’équilibrage correctement lors des descentes durant les plongées tout se passait très bien, même mes acouphènes qui sont de plus en plus présents ces derniers temps étaient couverts par le bruit blanc généré par ma respiration à travers le détendeur. Au niveau des autres symptômes, rien ne s’est déclaré, je dirais presque qu’au terme de chaque séance ça allait de mieux en mieux, ça faisait longtemps que je ne m’étais pas senti aussi bien malgré la présence d’un mat hébergeant des antennes-relais dans les 100 mètres de la fosse. Le seul bémol, c’est le retour à la terre ferme quand il fallait se retrouver dans une salle pour les séances théoriques ou les repas aussi courts soient-ils, ma paresthésie au niveau de mon visage s’est déclenchée et je me voyais mal demander d’éteindre leurs smartphones à une vingtaine de personnes, j’ai donc encore pris sur moi comme d’habitude …

Au terme de ces deux jours, on passe un QCM pour valider la partie théorique et malgré mon manque de préparation évident, j’ai réussi à le valider sans trop de difficulté, d’ailleurs dans ma promotion tout le monde l’a eu, donc ce n’est clairement pas insurmontable. À ce stade, il ne reste plus que 4 plongées en milieu naturel pour avoir le premier niveau PADI et être certifié Open Water. Cela permet juste de descendre à plus de 20 mètres avec un encadrant et rien de plus. Encore deux niveaux à passer avant de commencer à être certifié pro, je ne sais pas encore si je vais aller jusqu’au bout, mais je vais tenter le prochain niveau pour vérifier si cette voie était une piste sérieuse et surtout qui soit adéquat avec mon état de santé. En ce qui concerne la société Prêt A Plonger, je ne peux que vous la recommander, surtout au niveau des encadrants qui sont très professionnels et très accessibles, ils m’ont permis d’appréhender ce sport qui m’était totalement inconnu dans les meilleurs conditions possible.

@+ Jay

5 réflexions sur “Concilier travail et électrosensibilité : Une nouvelle piste à explorer

  1. Je te conseille d’en parler au professeur ou responsable.
    Dans un cours comme dans un spectacle on doit normalement éteindre son tel. portable.
    Et puis c’est l’occasion idéale de sensibiliser les gens qui t’environnent a ce problème au delà de ton blog.

    Bonne continuation. 🙂

    • Je sais pas trop, surtout que je vais passer au final très peu de temps et normalement je ne devrais pas trop en souffrir a part quelques rougeurs sur le visage.

      Est-ce que ça vaut vraiment le coup de risquer d’être stigmatiser juste pour deux/trois week end d’exposition un peu plus importante ? j’suis pas convaincu :/

  2. Désolé pour le retard de ma réponse.

    Je vois cela différemment, tu leur rends service en les informant de ce problème sanitaire. Tu étais comme eux avant de devenir electro-sensible suite a une surexposition sur ton lieu de travail.

    • Leur rendre service ? peut être à long terme mais à court terme ça risque plus de me mettre des bâtons dans les roues dans le cadre de mes projets qu’autre chose, ça semble un peu égoïste mais je pense que les gens ne sont pas encore prêt à entendre ce genre de propos surtout qu’ils sont un peu aliéné par la communication pro-techno sur le domaine des ondes par les médias de masse.

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