ICNIRP, à quand les seuils non-thermiques ?

L’ICNIRP, la Commission internationale sur la radioprotection non-ionisante, va organiser une réunion de travail sur les normes d’expositions concernant les radiofréquences afin de peut-être les mettre à jour, elle date de 1998 et depuis, elles n’ont jamais été modifiées malgré un certain nombre de publications qui auraient tendance à montrer des effets non-thermiques. Pourtant l’aspect thermique des effets des ondes électromagnétiques semble toujours être la préoccupation principale de cette commission.

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L’ICNIRP va co-organiser avec l’OMS un atelier sur la pertinence des normes et de leurs conceptions sur les radiofréquences du 26 au 28 mai à Istanbul en Turquie au Nippon hôtel. Cet événement est ouvert au public mais seulement après réservation et paiement d’une participation.

Actuellement les normes d’expositions, de 41 V/m à 61 V/m pour la téléphonie mobile, ont été fondées à partir de cette commission qui s’est fondée uniquement sur les effets thermiques des radiofréquences, c’est-à-dire la hausse de la température des tissus après une exposition.

En vu de la mise à jour des normes sur la limite de l’exposition aux champs électromagnétiques hautes fréquences, l’ICNIRP va étudier la littérature scientifique actuelle sur les seuils thermiques. Cet atelier va donc revoir les concepts définis en 1998, à savoir que l’augmentation de la température corporelle doit être inférieur de 1°C après exposition aux radiofréquences à un DAS de 4 W/kg pendant une durée de 30 minutes. Les détails de ce concept comme les seuils d’expositions locales et partielles seront sujets aussi à une mise à jour.

Là ou on commence à entrevoir que les normes ont été faites en dépit du bon sens, ou surtout que ça devait arranger pas mal de monde, notamment les opérateurs télécoms, c’est que la commission ne se pose la question de la prise en compte de la durée de l’exposition que maintenant, il aura fallu pas moins de 17 ans pour s’en soucier, qu’elle réactivité …

En même temps, cette commission n’est pas neutre sur le sujet, un certain nombre de ses membres ont collaboré avec l’industrie des télécoms, l’instigateur de l’ICNIRP a lui-même été consultant pour ces industries émettrices de champs électromagnétiques. Ajouté que les membres sont co-optés et il est aisément compréhensible que les nouvelles normes ne risquent pas d’être drastiquement modifiées.

Par contre ce qui est plus compliqué à comprendre, c’est qu’une vingtaine de scientifiques puissent mettre en place des normes pour l’Europe entière dont la France et que la demande de plus de 190 scientifiques qui pressent l’ONU et l’OMS de modifier les seuils d’expositions afin de les rendre plus protecteurs n’ait pas l’air d’avoir le moindre écho.

Il est pourtant clair que ces normes ne sont plus en adéquation avec l’utilisation de la téléphonie mobile de nos jours, quasiment connecté H24, sans oublier les antennes qui elles aussi peuvent générer des expositions assez importantes comme avec les points les plus exposés défini par le rapport du COPIC. Ajouté à cela les personnes ayant déclaré une intolérance aux ondes malgré ces normes « protectrices » et qui ne sont pas prises en compte justement à cause du dogme de l’effet thermique, à quand les seuils non-thermiques ?

@+ Jay

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