
Le Neufeld à Strasbourg, en bleu les zones sous 0,5 volt par mètre (très faible exposition) (document CUS)
Encore une nouvelle initiative locale, après le vœu de la ville de Fontenay-Sous-Bois, on apprend que la ville de Strasbourg vient de finaliser un projet de modélisation des expositions aux radiofréquences issues des antennes-relais.
La ville avait fait l’acquisition en 2012 du logiciel de modélisation Mithra-REM et après plus de deux ans de travail, elle dispose enfin d’une carte 3D modélisant les expositions aux champs électromagnétiques.
Le gros chantier de ce projet était d’intégrer l’ensemble des données des 1700 antennes-relais et permet de voir, quartier par quartier, les niveaux d’exposition selon la base des valeurs déclarées par les opérateurs.
Ce qui implique que les niveaux d’expositions indiqués par le logiciel et ceux relevés sur le terrain ne seront par forcément identiques, les expositions peuvent fluctuer en cours de la journée et l’infrastructure des opérateurs peut avoir fait l’objet de modifications.
La carte indique suivant un code couleur l’exposition des zones, allant du vert pour celles qui sont le moins exposées jusqu’au rouge pour celles qui sont très exposées, ce qui facilite la détection des points atypiques, zone ou l’exposition est supérieur à la moyenne.
Grâce à cette modélisation une vingtaine de points atypiques ont été identifiés et ils feront l’objet de relevés, et normalement, dans un futur proche, devront faire l’objet aussi d’une résorption suite au passage de la loi Abeille mais dont les décrets d’applications se font encore attendre.
Malheureusement la transparence a ses limites et cette carte ne sera pas disponible au public comme l’explique Paul Meyer, adjoint au maire (PS) en charge du numérique :
« Vous comprenez, c’est compliqué. Avec les ondes, on est souvent dans l’irrationnel et on ne voudrait pas générer de peurs qui n’ont pas lieu d’être… Donc on propose aux habitants qui le souhaitent de se rendre sur le site Strasbourg.eu ou de contacter leur élu de quartier avec leur localisation, et on leur communiquera leurs niveaux d’exposition. En toute transparence. »
Pour le Dr Alexandre Feltz, adjoint au maire en charge de la santé, il ne faut pas céder à la psychose, les fameuses peurs irrationnelles :
« L’effet sur la santé des ondes électromagnétiques n’est pas un sujet majeur de santé publique, contrairement au tabac, à l’alcool, à l’obésité, etc. Pour autant, ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas s’y intéresser, ni opérer une vigilance sur ce que font les opérateurs. Donc on dispose de cet outil, on verra ensuite ce qu’il convient d’en tirer comme conclusions. Ce qu’on constate pour l’instant, c’est que les niveaux en ville sont bien inférieurs à ceux auxquels on est exposé lorsqu’on utilise un téléphone portable, sans fil ou un baby phone. »
À relativiser néanmoins, car même si ça ne concerne que le téléphone portable, des soupçons de cancer existent, et dans cette histoire d’exposition, allez comprendre pourquoi, les normes d’expositions du corps entier sont beaucoup plus souples et peuvent dépasser l’exposition d’un portable mais ça serait moins « dangereux ».
Enfin, pour la petite histoire, les points atypiques, à la base s’appelaient point chaud mais durant le COPIC, ils se sont aperçus que ça coïncidait avec les zones où il y avait beaucoup d’incidents, d’où le changement de nom, il serait dommageable de se rendre compte que ce sont les zones les plus populaires qui sont les plus exposées.
@+ Jay
Sources : Zdnet.fr / techniques-ingenieur.fr / Ouest-france.fr / rue89.com
Illustration photo : Jonathan Martz