JT de France 2 ou la caricature des électrosensibles

Depuis un certain temps, j’avais pris l’habitude de constater que les électrosensibles étaient dépeints comme des illuminés dans certains reportages TV comme celui d’Anne-Laure sur NRJ12 mais maintenant c’est le service publique qui commence à s’y mettre et il faut bien l’avouer, ils ne nous ont pas raté et encore une fois avec la bénédiction des malades …

Christophe Marcheux, avec l'accord de Noémie Grimaud, photo prise lors des journées du patrimoine

Christophe Marcheux, avec l’accord de Noémie Grimaud, photo prise lors des journées du patrimoine

C’est ce 2 mai que le journal télévisé à traité du sujet de l’électrosensibilité dans le cadre du magazine d’information 13 h 15, le samedi, présenté par Julian Bugier. Le reportage sera construit dans un premier temps sur la vie des électrosensibles et en deuxième partie sur les zones blanches. La présentation par le journaliste laissait espérer un reportage assez neutre, parlait d’intolérance aux ondes au lieu et place d’électrosensibilité, mais cet espoir va être vite douché par Véronique et sa copine Liliane qui vont encore une fois nous décrédibiliser et de quelle façon …

Dans ce reportage, on retrouve tous les ingrédients pour discréditer les électrosensibles, ça va commencer avec les rideaux anti-ondes et les nombreuses couvertures de survie sur l’ordinateur et il va finir d’achever la pathologie médiatiquement avec l’utilisation d’un casque de débroussaillage muni de tissu anti-ondes. Toutes ces protections sont censées servir pour éviter les désagréments de l’électrosmog, terme qui désigne la pollution électromagnétique issu des antennes-relais, des téléphones portables, etc … À noté le langage propre à certains d’entre nous, souvent ces gens parlent de « La WIFI » alors que c’est un réseau WIFI, ce qui crée un clivage de plus avec le téléspectateur.

Ensuite les électrosensibles vont passer pour des parasites du système social français, notamment en indiquant que certains touchent l’allocation adulte handicapé. Certains vivent dans la précarité la plus totale, combien d’entre vous pourrait habiter dans une yourte en plein hiver ou vivre à l’année dans un camping-car et l’un des auteurs du reportage va oser demander si l’électrosensibilité c’est les vacances ? Non mais sérieusement, est-ce que vivre comme un paria c’est des vacances ? Est-ce que ne plus pouvoir travailler ou habiter ou l’on veut c’est vraiment des vacances ? Et pourtant c’est ce que laisse penser Monsieur Tribaudeau quand il se laisse filmer en train de faire de la raquette en pleine nature ou encore en montrant sa vie dans son camping-car …

Une fois bien décrédibilisé, on continue sur les effets possibles de l’exposition aux radiofréquences, la voix off ne va pas beaucoup se mouiller et va déclarer qu’au niveau généralement constaté, l’impacte n’est pas suffisamment étudié. Et rien au niveau des points les plus exposés, les PPE mentionnés dans le rapport du COPIC, qui concentre une exposition plus importante que l’exposition moyenne d’un portable. Aucune information non plus sur le classement possiblement cancérogène des radiofréquences en ce qui concerne les portables, ni même que certains scientifiques demandent qu’elles soient classées 2A, probablement cancérogène, là non plus il n’y a pas beaucoup d’écho, il ne faudrait pas créer un climat trop anxiogène et puis ça n’irait pas avec l’angle du reportage …

Parlons-en d’ailleurs de l’angle d’attaque du sujet par ces journaleux, outre le coup des vacances, on a eu le droit à des questions pas du tout orientées. Même s’il n’y en a eu peu de retranscrite, le peu nous montre comment les journalistes ont appréhendé le sujet, C’est limite du niveau de Bourdin avec Le Pen sur BFMTV et le détail de l’histoire des chambres à gaz (Point Godwin 😀 ). Sur les produits anti-ondes, est-ce que le secteur de l’anti-onde est juteux ? Une petite allusion au fait que ce n’est qu’une question d’argent. En ce qui concerne l’antenne à Pailharès dans l’Ardèche, c’est la faute à l’électrosensible si le projet est en stand-by, et enfin concernant le professeur Belpomme, la question de la fabrication des malades était de toute beauté, si ce n’est pas orienté, je ne vois pas ce que c’est …

Là où ça commence à être intéressant, c’est quand on voit le maire et ses administrés sur la question de la mise en place de la téléphonie mobile dans son bourg. Pour lui, c’est l’intérêt collectif qui prime et la mise en place des antennes-relais répond à une inquiétude des habitants, « le gamin ne peut pas appeler ses copains », « la population active a besoin de communiquer », « ces gens vivent déjà de nos cotisations », « les ondes n’ont jamais tué personne » et « rien ne prouve le caractère fondé de cette pathologie », un vieux même va déclarer que « la personne électrosensible dégage, c’est aussi simple que ça ». Cela démontre leur motivation d’arranger les choses d’une façon civilisée, mais surtout c’est le contexte des zones blanches qui est assez intéressant.

En effet, si vous ne suivez pas de la question des ondes, vous n’êtes certainement pas au courant que le gouvernement est en train de voter le projet de loi Croissance, activité et égalité des chances économiques dont certains articles concernent justement l’éradication des zones blanches pour l’ensemble des centres-bourgs d’ici la fin 2016 pour le GSM et courant 2017 pour la 3G ou la 4G. Et mon mauvais esprit me laisse à penser que ce n’est pas juste un hasard si le sujet débarque dans la scène médiatique, j’ai comme le pré-sentiment que ce reportage était là pour démolir médiatiquement les électrosensibles, mais surtout, pour justifier le déploiement des antennes-relais dans les zones non-couvertes. Personnellement je me suis posé la question si je ne regardais pas l’ORTF, car faire, semble-t-il, une sorte de lobbying pour défendre le projet de loi Macron, on pourrait se demander si ce reportage n’est pas une tentative de manipulation de l’opinion publique …

Et le pire, c’est que ça ne va pas s’arranger, la future présidente de France télévision était la responsable France de la société Orange, autant dire que ce type de reportage risque de se multiplier dans les années à venir. Ajouté à cela que le projet de zone blanche sur Durbon est toujours en cours et que la CAF risque de délibérer dans les jours qui viennent et vous comprendrez aisément que le projet risque de tomber à l’eau et le pire c’est à cause de certains électrosensibles qui n’ont pas compris que pour une partie des journalistes, nous sommes des bêtes de foire dont la maladie est psychosomatique, tant que certains ne se mettront pas ça dans la tête, la problématique de l’électrosensibilité risque encore de perdurer pour un certains temps.

@+ Jay

replay

Quelques réactions sur twitter, certains d’entre eux voulaient que j’aille me faire interner dans un asile psy mais curieusement ils ont été supprimés 😀

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8 réflexions sur “JT de France 2 ou la caricature des électrosensibles

  1. Je penses que t’a pas tout à fait saisi le sens du reportage mec, ni de la réalité que vivent les ehs. Le reportage à le mérite de montrer le quotidien de souffrance que vivent ses personnes, de façon assez neutre je penses (plusieurs ehs on eu le même ressentit que moi en regardant), chose assez difficile à percevoir depuis sa banlieue parisienne. Les moyens de protection, c’est juste une nécessité pour que les gens peut-être un peu plus malade que toi puissent survivre et aller faire leur courses Le coup des vacances c’était juste ironique, d’ailleurs Philippe T. en rigole à moitié il ne relève pas. Le journaliste parle d’épidémie c’est quand même sacrément fort, il ne stigmatise absolument pas les ehs, c’est au contraire les gens du village qui passent pour des gros fachos et qu’il tourne au ridicule.
    Non franchement j’ai trouvé ce reportage bien plus couillus que les autres, et pas parti pris.

    Même si on ne comprends pas toujours la souffrance des autres, un peu de solidarité, on est dans le même bateau 😉

    • « Je penses que t’a pas tout à fait saisi le sens du reportage mec »

      Déjà ça commence pas très bien, il ne me semble pas qu’on ait élevé les cochons ensemble …

      « Le reportage à le mérite de montrer le quotidien de souffrance que vivent ses personnes, de façon assez neutre je penses »

      J’ai pas dû voir le même reportage, neutre !?! rien que les questions des journalistes démontrent qu’ils ne sont pas neutre, j’imagine pas pas celles qui sont passées en off et ne parlons même pas du montage avec les effets sonores de type science fiction des années 70/80 …

      « Le reportage à le mérite de montrer le quotidien de souffrance que vivent ses personnes, de façon assez neutre je penses (plusieurs ehs on eu le même ressentit que moi en regardant) »

      C’est justement parce qu’on vit en vase clos que certains trouvent ça normal, mais une personne extérieur à ce milieu trouvera forcément la première partie avec les EHS comme des gens qui doivent se faire interner, j’ai eu la réflexion suite à ce documentaire justement …

      « Les moyens de protection, c’est juste une nécessité pour que les gens peut-être un peu plus malade que toi puissent survivre et aller faire leur courses »

      Si faire ces courses est impossible, il existe des alternatives comme la livraison ou se faire aider par une personne de son entourage …

      « Le journaliste parle d’épidémie c’est quand même sacrément fort, il ne stigmatise absolument pas les ehs, »

      C’est pas parce qu’on vous fait des caresses après vous avoir tabassé que ça va vous aider à vous sentir mieux …

      « c’est au contraire les gens du village qui passent pour des gros fachos et qu’il tourne au ridicule. »

      Il est vrai que les gens de ce village se font passer pour des gros Kassos sauf qu’une majorité de gens pensent comme eux …

      « Non franchement j’ai trouvé ce reportage bien plus couillus que les autres, et pas parti pris. »

      Désolé de ne pas avoir le même avis.

      « Même si on ne comprends pas toujours la souffrance des autres, un peu de solidarité, on est dans le même bateau »

      Le problème c’est bien ça, on est dans le même bateau et certains rament dans le mauvais sens, c’est bien pour ça que je ne fais parti d’aucune association, je garde mon esprit critique et mon indépendance, même si ça peut en chagriner certains.

      @+ Jay

  2. Et qu’est-ce que tu proposes pour faire avancer la problématique, concrètement ?
    Sinon écrire sur un blog …?
    Les assos et collectifs d’entre aide se multiplient…, aide nous.
    Fais nous profiter de ta capacité d’analyse, de ta créativité…

    Ceci dit ton blog est bien foutu, bravo.

    • Bonjour,

      Ma critique n’est pas sur ce que font les associations et ce type de reportage mais comment ils le font, c’est pas le tout d’être médiatiser, mais il faut le faire intelligemment, sachant que notre problématique est déjà compliquer à faire comprendre, je suis pas sur que mettre un casque de débroussailleuse devant une caméra aide en quoi que ce soit …

      Étant donné que je suis en dehors de tout cadre, je ne peux rien proposer du tout, j’essaye seulement de faire comprendre ma maladie à travers ce blogue et surtout de rester dans le rationnel.

      @+ Jay

      Maj : allez my 2 cents, coopération de l’ensemble des associations dans le cadre des plans médias afin de maîtriser la communication.

  3. Bonjour,

    Concernant l’apparition des électrosensibles dans les médias de masses, il est délicat je pense de faire reposer l’entière responsabilité de ce qui est montré ou dit par les EHS sur eux-mêmes, et cela sans tenir compte des contraintes inhérentes aux médias (financements, prise de risques par rapport à la carrière, conflits d’intérêts, consensus mou…).

    Donc je trouve ce documentaire très bon dans le contexte actuel que l’on connaît. Que penses-tu du lien entre l’État et Orange. Cela aide-t-il ou non ? Cela créer bien une grosse contradiction de fait que l’on va retrouver de plus en plus au cours du développement de ce problème démocratique et il faudra s’habituer, je pense et ne pas se diviser sur la question si possible.

    Donc actuellement à travers ces témoignages, la parole est plutôt proche de la réalité de ce que de nombreuses personnes EHS vivent et les commentaires des journalistes sont plutôt favorables, même si une certaine neutralité persiste et cela contairemment à ton analyse. Cela est très important me semble-t-il.

    Concernant les EHS eux-mêmes, je trouve au contraire leurs interventions pleines de dignité, sachant là aussi que de nombreuses séquences on sans doute été coupées… Tout n’est pas montré. Nous regardons la réalité à travers ce spectacle déformant.

    Que certaines personnes réagissent comme tu sembles le dire, c’est inévitable, mais il me semble justement que cela est la cause plutôt de l’aliénation profonde par le système et non pas la responsabilité des EHS. Je pense au contraire par mon expérience personnelle d’EHS et des nombreuses discussions et sensibilisations de ces derniers mois dans ma région, que beaucoup de personnes s’identifient à cette problématique et sont très altruistes quand on leur parle de vive voix après avoir vu précisément la teneur de ce genre de documentaire.
    Le problème de perception de l’électrosensibilité que tu évoques est donc avant tout un problème de stratégie globale dans la diffusion d’une conscience compliquée car forcément technique (médicale, scientifique et politique) sur ces problèmes de pollution et de technologie.
    Chaque type de média aura ses avantages et ces qualités, tout cela évoluant en permanence. Faire de la médiatisation grand public comme celle de ce reportage est plutôt positive je pense à condition de ne pas se reposer dessus exclusivement.

    Oui certains EHS de classes moyennes présentent par leur témoignage leur vie. La difficulté est de trouver des témoignages de personnes qui sont en très grandes difficultés et appartenant à des catégories moins favorisées donc ayant parfois plus de mal à s’organiser contre les difficultés de la vie.
    C’est cela sans doute qui permettra à certains de s' »identifier » et de comprendre que cela n’arrive pas qu’aux autres, et cela n’arrive pas qu’aux autres ! Dans la cité où j’ai grandi, les cancers et les maladies neurodégénératives sont multiples et beaucoup sont malades sont pouvoir faire le lien. La faute est aux négationnistes qui désinforment toutes et tous à longueur d’année. Cela se nomme stratégie de défense de produit…
    Pourquoi ne pas aller les filmer régulièrement pour recueillir leur témoignage par exemple, les diffuser ou demander aux journalistes d’en tenir compte ?
    Élargir notre présence ne semble pas très difficile… Organisons-nous…
    Pourquoi n’essayes-tu pas également par exemple de faire des témoignages en partant de ta situation sociale à toi avec ces médias ? Je pense que ça compléterait bien ton travail et ce blog que je lis avec beaucoup d’intérêt depuis un certain temps quand je peux.

    Concernant Mr Tribaudeau que je connais, le fait de faire de la marche est pour lui un moyen de se vasculariser, de maintenir sa santé sans prendre de médicaments inutiles. Je ne sais pas si tu es resté des heures dans une voiture au milieu de nulle part, mais à part marcher pour te réchauffer et te changer les idées, t’éloigner des portables (voir la beauté de la nature et penser à autre chose !), le temps peut être très long. Les commentaires ne sont pas en porte-à-faux avec ce que l’on voit et ne me paraissent pas choquant.

    Pour être précaire, pour ne pas être d’accord avec toutes et tous, je trouve que les rencontres organisées sont fondamentales pour mieux se comprendre les uns et les autres et notamment par exemple Véronique qui explique et partage ses solutions de protections. C’est ensemble que l’on est plus fort et solidaire et personnellement, je valide sa façon de se protéger même si cela fait un peu bizarre à voir ! C’est l’efficacité du dispositif qui compte et l’arrêt du maximum de souffrance que de nombreux EHS affronte au quotidien. D’un point de vu de la physique des champs électromagnétiques Véronique est plus que cohérente.

    Dans ce sens, j’espère que tu pourras venir partager tes réflexions en toute indépendance directement et physiquement prochainement, de façon à mettre en débat cette question épineuse de la médiatisation et aider à construire une dynamique plus large.

    Bien à toi et solidairement,
    Marc.

    • Bonjour,

      Concernant l’apparition des électrosensibles dans les médias de masses, il est délicat je pense de faire reposer l’entière responsabilité de ce qui est montré ou dit par les EHS sur eux-mêmes, et cela sans tenir compte des contraintes inhérentes aux médias (financements, prise de risques par rapport à la carrière, conflits d’intérêts, consensus mou…).

      Si vous avez lu mon article, vous avez surement noté que je met aussi en cause les journalistes à l’origine de ce reportage pour leur façon orienté de présenter le sujet que ça soit sur les différentes questions ou leur « excelent » boulot post-prod (sic)

      Donc je trouve ce documentaire très bon dans le contexte actuel que l’on connaît. Que penses-tu du lien entre l’État et Orange. Cela aide-t-il ou non ? Cela créer bien une grosse contradiction de fait que l’on va retrouver de plus en plus au cours du développement de ce problème démocratique et il faudra s’habituer, je pense et ne pas se diviser sur la question si possible.

      Ça fait un certains temps que je dénonce les liens d’intérêts entre l’État et la société Orange. Sur la question de la division, c’est pas tant celle au sein des mouvements qui est important mais celle de l’opinion public, c’est là l’enjeu in fine, c’est ce qui semble mal compris par les malades, tant qu’il n’y a pas acceptation de notre condition de malade, rien ne bougera excepté s’il y a une avancé médicale sur le sujet.

      Donc actuellement à travers ces témoignages, la parole est plutôt proche de la réalité de ce que de nombreuses personnes EHS vivent et les commentaires des journalistes sont plutôt favorables, même si une certaine neutralité persiste et cela contrairement à ton analyse. Cela est très important me semble-t-il.

      grosso modo, le reportage ce compose de plusieurs phases, la première, c’est de montrer des malades et l’orientation est purement psy, la deuxième phase c’est de montrer des gens a priori normal et donc qui profite du système social, 3 ème phase démontré qu’on est contre la technologie et que l’on bloque l’expansion de la technologie et de la modernité. C’est peut être réducteur mais c’est comme ça que le sujet est construit même s’il y a des moments qui vous semble plus conciliant.

      Concernant les EHS eux-mêmes, je trouve au contraire leurs interventions pleines de dignité, sachant là aussi que de nombreuses séquences on sans doute été coupées… Tout n’est pas montré. Nous regardons la réalité à travers ce spectacle déformant.

      Je ne doute pas de la motivation des électrosensibles, à ce niveau là je ne peux qu’être admiratif mais comme vous dites il faudrait avoir les rush pour pouvoir ce faire une idée sur la façon dont le reportage a été construit.

      Que certaines personnes réagissent comme tu sembles le dire, c’est inévitable, mais il me semble justement que cela est la cause plutôt de l’aliénation profonde par le système et non pas la responsabilité des EHS. Je pense au contraire par mon expérience personnelle d’EHS et des nombreuses discussions et sensibilisations de ces derniers mois dans ma région, que beaucoup de personnes s’identifient à cette problématique et sont très altruistes quand on leur parle de vive voix après avoir vu précisément la teneur de ce genre de documentaire.

      Le gros du travail c’est de faire de la sensibilisation comme vous dites, sauf que ceux qui n’ont pas d’EHS sous la main ne verront que le documentaire et qui a de grande chance de provoquer un dénis de la maladie que plutôt l’inverse, c’est pour ça que la médiatisation n’est pas le seul but en soit, mais de rendre la maladie la plus compréhensible et rationnel possible.

      Le problème de perception de l’électrosensibilité que tu évoques est donc avant tout un problème de stratégie globale dans la diffusion d’une conscience compliquée car forcément technique (médicale, scientifique et politique) sur ces problèmes de pollution et de technologie.
      Chaque type de média aura ses avantages et ces qualités, tout cela évoluant en permanence. Faire de la médiatisation grand public comme celle de ce reportage est plutôt positive je pense à condition de ne pas se reposer dessus exclusivement.

      tout à fait d’accord, ça rejoint ma réponse précédente

      Oui certains EHS de classes moyennes présentent par leur témoignage leur vie. La difficulté est de trouver des témoignages de personnes qui sont en très grandes difficultés et appartenant à des catégories moins favorisées donc ayant parfois plus de mal à s’organiser contre les difficultés de la vie.
      C’est cela sans doute qui permettra à certains de s’ »identifier » et de comprendre que cela n’arrive pas qu’aux autres, et cela n’arrive pas qu’aux autres ! Dans la cité où j’ai grandi, les cancers et les maladies neurodégénératives sont multiples et beaucoup sont malades sont pouvoir faire le lien. La faute est aux négationnistes qui désinforment toutes et tous à longueur d’année. Cela se nomme stratégie de défense de produit…

      … Ou stratégie du doute au niveau scientifique, le problème c’est que les journalistes vont plus s’orienter vers des gens qui sont plus visuellement parlant et du coup stigmatisant que des personnes a priori normal, ou dans ce cas précis on essayera de les discréditer comme dans le reportage comme des gens qui profitent du système.

      Pourquoi ne pas aller les filmer régulièrement pour recueillir leur témoignage par exemple, les diffuser ou demander aux journalistes d’en tenir compte ?
      Élargir notre présence ne semble pas très difficile… Organisons-nous…
      Pourquoi n’essayes-tu pas également par exemple de faire des témoignages en partant de ta situation sociale à toi avec ces médias ? Je pense que ça compléterait bien ton travail et ce blog que je lis avec beaucoup d’intérêt depuis un certain temps quand je peux.

      Personnellement, c’est pas l’envie qui m’en manque mais ma maladie est train de me rattraper surtout au niveau des mes acouphènes qui augmentent donc je fais de moins en moins de projet à long terme et je vis de plus en plus au jour le jour. En ce qui concerne les reportages, je m’intéresse au sujet de l’électrosensibilité depuis près de 4 ans et à mon avis il n’en ressort pas que du bon et un reportage du service public ne nous met plus à l’abri d’avoir un reportage orienté. La seule façon serait de faire des émissions en live où on est sur que ça sera pas coupé ou manipulé.

      Concernant Mr Tribaudeau que je connais, le fait de faire de la marche est pour lui un moyen de se vasculariser, de maintenir sa santé sans prendre de médicaments inutiles. Je ne sais pas si tu es resté des heures dans une voiture au milieu de nulle part, mais à part marcher pour te réchauffer et te changer les idées, t’éloigner des portables (voir la beauté de la nature et penser à autre chose !), le temps peut être très long. Les commentaires ne sont pas en porte-à-faux avec ce que l’on voit et ne me paraissent pas choquant.

      Je respecte Mr Tribaudeau pour son travail pour trouver une zone blanche, ce qui serait une porte de sortie pour pas mal d’entre nous, le seule problème c’est que certaine séquence, dont celle de la balade en montagne, ont l’air d’avoir été détournée de leur but initiale.

      Pour être précaire, pour ne pas être d’accord avec toutes et tous, je trouve que les rencontres organisées sont fondamentales pour mieux se comprendre les uns et les autres et notamment par exemple Véronique qui explique et partage ses solutions de protections. C’est ensemble que l’on est plus fort et solidaire et personnellement, je valide sa façon de se protéger même si cela fait un peu bizarre à voir ! C’est l’efficacité du dispositif qui compte et l’arrêt du maximum de souffrance que de nombreux EHS affronte au quotidien. D’un point de vu de la physique des champs électromagnétiques Véronique est plus que cohérente.

      Personnellement je suis pas très sociale, donc les petites réunions entre EHS, très peu pour moi, désolé, c’est mon caractère. L’efficacité des protections est justement à démontrer, personnellement j’ai de sérieux doutes sur la façon dont certaines sont utilisées, par exemple pour les tissus anti-onde qui ne sont pas relié à la terre.

      Dans ce sens, j’espère que tu pourras venir partager tes réflexions en toute indépendance directement et physiquement prochainement, de façon à mettre en débat cette question épineuse de la médiatisation et aider à construire une dynamique plus large.

      Personnellement, le fait de susciter des réactions me suffit amplement, j’ai rien contre vous mais comme je l’ai dit, j’suis pas très social 😀

      Bonne continuation 😉

      @+ Jay

  4. Bon les commentaires indiquent du pour et du contre. J’ai bien aimé le reportage. J’avais passé le lien à mes parents pour qui l’ehs était une sorte de lubie psy à la mode. Ils l’ont quand même regardé et regardé tous ceux que je leur avais envoyés. Et puis un jour, ils en ont parlé avec des amis dont le fils était aussi EHS. Ils se côtoyaient depuis des années sans aborder ce sujet tant ils en avait honte. Et ça a été le déclic. D’un seul coup ils ont compris ce que vivaient les EHS. Et ils n’ont pas eu besoin d’avoir des explications supplémentaires puisqu’ils avaient vu et donc enregistré mentalement les reportages. Ces reportages servent à semer. Chacun, malade faible ou fort, de classe moyenne ou pas, s’exprime sur son cas. A sa façon, à la façon de son milieu aussi.
    Quand je vais voilée au supermarché, il y a les irréductibles qui refusent d’éteindre leur portable, et les quelques autres, qui le font, et ont des remarques d’empathie à mon égard. Et disent : « ah oui, j’ai vu des electrosensibles à la télé »…. eh bien, je suis super contente qu’il y ait des gens qui aient vu un reportage (qui plaise ou non) sur les electrosensibles et qui éteignent leur portable en ma présence. Les autres, un jour ils ouvriront les yeux. J’espère dans pas trop longtemps quand même.
    Mais le fait de savoir qu’il y a des ehs proches de chez eux, aide à cette prise de conscience.

    • Je crois que je me suis exprimé dans mon article sur le sujet mais pour faire court, je pense que les voiles anti-ondes deviennent un « symbole » de l’électrosensibilité alors que ça ne devrait pas être le cas puisque certains, comme moi-même par exemple, n’utilise pas ce genre d’équipement et donc ne se reconnaissent pas dans une partie de ce reportage.

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