Documentaire : Portable à haute dose

Un nouveau documentaire sur la question des ondes issues des portables et des antennes-relais a été diffusé le 10/04 sur ARTE et bien sûr, comme dans la majorité des cas, il a été diffusé en seconde partie de soirée. Sûrement que la question des ondes étant trop délicate, il ne faudrait pas créer un climat trop anxiogène qui pourrait rendre malade les téléspectateurs comme l’indique certains scientifiques au cours de leurs interviews. Personnellement, c’est loin d’être l’un des meilleurs que j’ai vu, surtout qu’il tombe dans une sorte de débat manichéen ce qui ne permet pas de se faire une idée vraiment tranchée de la question des ondes.

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Ce documentaire met bien en relief les deux camps scientifiques qui s’affrontent sur le sujet des ondes, d’un côté les partisans du « sans effet nocif avéré », et même d’un possible effet positif à court terme, et de l’autre ceux qui dénoncent une technologie qui serait possiblement dangereuse.

Dans le premier camp, on retrouve le scientifique Alexander Lerchl qui a mené des études sur des souris et des rats afin de vérifier l’impact d’une exposition sur plusieurs générations et sur des jeunes individus. Dans les deux cas il n’y a eu aucun impact et considère que les effets des ondes ne représentent qu’une querelle de croyance entre scientifiques. Sur la même lignée, Heidi Danker-Hopfe qui travaille au sein de l’hôpital de la Charité à Berlin, a testé les effets des ondes sur le sommeil, elle a bien constaté un effet physiologique, un raccourcissement de la phase légère du sommeil, mais que la scientifique interprète comme le signe d’une meilleure récupération. Dans des tests en état de veille, les sujets exposés montrent une plus grande rapidité que quand ils ne sont pas exposés.

En face, on retrouve les scientifiques à l’origine de l’étude CERENAT, Isabelle Baldi et Gaëlle Coureau, qui auraient démontré à travers une étude épidémiologique qu’il y avait un lien statistique entre le temps d’utilisation du téléphone portable et l’incidence de tumeur cérébrale de type méningiome et gliome. Les résultats de cette étude démontrent qu’après 900 Heures cumulées, il y aurait un risque multiplié par 3 de gliome, et il y aurait un risque multiplié par 4 pour ceux qui utilisent leur portable durant 15 h en moyenne par mois. Une autre tendance se dégage, c’est la position de la tumeur qui est généralement située là ou la personne malade plaçait son téléphone portable. Un autre scientifique, Hardell Lennart a produit une étude épidémiologique qui démontrerait un risque accru de gliome et de neurinome acoustique au-delà de 10 ans d’utilisation.

En réponse a ses différentes études qui démontreraient des risques potentiels de cette technologie, Alexander Lerchl indique que ces études comportent de nombreux biais notamment le fait qu’elles reposent uniquement sur des questionnaires subjectifs fournis par les proches à défaut des malades quand ils sont décédés et donc sujet à caution. Le nombre de questionnaires renvoyés est anormalement élevé tout comme le taux d’incidence des tumeurs par rapport aux autres études. De plus, les tumeurs n’auraient pas tendance à augmenter dans notre société dernièrement, toutes ces anomalies auraient dû être relevées.

Le professeur Olle Jonhanson, quand à lui prend la défense de Lennart Hardell qui n’aurait jamais dit qu’il y avait une corrélation entre l’exposition aux ondes avec les tumeurs, mais seulement qu’il y avait une incidence statistique sur une longue période. Pour lui, il faudrait prendre en compte les dégâts potentiels sur le long terme, la possible altération du patrimoine génétique et l’impact de cette exposition sur la fertilité. Ce scientifique a malheureusement fait les frais de ses positions dans ce domaine qui est à contre-courant du monde de la recherche puisqu’il s’est fait virer de son institut à la suite d’un manque de financement.

En ce qui concerne les antennes-relais, l’agence sanitaire allemande nous apprend qu’il y en a 71 000 en Allemagne et 87 000 en France. Mais près de 35% des Européens pensent qu’elles peuvent représenter un risque sanitaire. L’agence sanitaire explique cela par la peur et l’impuissance à maîtriser son exposition a contrario du portable que l’on peut éteindre alors que les antennes émettent 24/24 et 7 jours sur 7. D’ailleurs à ce sujet, Heidi Danker-Hopfe a fait une petite expérience dans plusieurs villages où l’on a installé des antennes-relais temporaires et seuls ceux qui avaient des réserves concernant ces antennes ont connu une réduction de la qualité de sommeil même quand celles-ci étaient éteintes. Ce qui signifie que c’est le stress de la présence des antennes qui seraient responsables des problèmes de sommeil et non les ondes électromagnétiques.

Enfin pour l’électrosensibilité, nous aurons le témoignage de Philippe Tribaudeau qui s’occupe de l’association une terre pour les EHS. Il était professeur de technologies quand il est devenu électrosensible, les ondes provoquent chez lui des sensations de brûlure quand il est exposé et a dû s’installer dans une maison à l’écart. Il déplore que la maladie oblige les malades à s’ostraciser et à vivre en vase clos dans des habitats blindés comme dans une prison. Autre témoignage, celui du professeur Belpomme qui déclare avoir objectivé la pathologie, il a noté des anomalies dans le sang et que le cerveau serait hypo vascularisé. Il constate d’ailleurs des problèmes cognitifs au niveau de la mémoire à court terme qui pourrait s’avérer être un état pré-alzeimer. A contrario pour Alexander Lerchl, il pense que les électrosensibles ont de vrais symptômes et c’est dû à la peur des ondes et non à un effet des ondes.

Donc en conclusion, le documentaire indique que le risque lié aux ondes est moins grave que prévu, mais il n’est pas totalement exclu. Il est nécessaire de continuer la recherche car seules les études à long terme permettront d’évaluer le danger. Seulement voilà, Alexander Lerchl vient de retourner sa veste et a publié une étude sur la promotion des cancers du poumon et du foie par les ondes électromagnétiques sur l’animal. Autre chose fâcheuse, c’est que les études par Heidi Danker-Hopfe, sont des études à court terme sur le sommeil, et celle sur les antennes n’a uniquement pour but que de démontrer l’aspect psychologique des antennes, en même temps, c’est une psychiatre, ça fera certainement du boulot pour ses confrères et une entrée de plus dans le DSM … »

@+ Jay

Le replay

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