Traduction de l’article : « Nocebo effect » proves: Available EHS research is useless for decisions-making
Auteur : Professeur Dariusz Leszczynski
Source : betweenrockandhardplace.wordpress.com
Certains disent que l’électrosensibilité est causée par l’exposition aux champs électromagnétiques. D’autres sont en total désaccord.
En l’absence d’indice scientifique concluant afin de démontrer chacune des opinions, le débat continu et ne risque de pas de s’arrêter de si tôt … À moins que des études de recherches scientifiques examinent la possibilité du lien de causalité entre les électrosensibles et les champs électromagnétiques.
En lisant l’article de Rajeev Bansa intitulé « Nocebo : Lire cet article peut affecter votre santé » publié en décembre 2013 sur le magazine IEEE antennes et propagation, vol. 55, numéro 6, m’ont incité à traiter du sujet de l’effet nocebo et de l’électrosensibilité sur mon blog.
J’ose dire qu’à ce jour, la recherche sur électrosensibilité est non fiable, scientifiquement parlant. Le fait qu’elle soit basée sur l’hypothèse que l’électrosensibilité n’est pas liée aux champs électromagnétiques est illogique et non-scientifique. Le plus inquiétant, c’est que le « gardien de notre santé » , l’organisation mondiale de la santé, utilise ces indices illogiques et non-scientifiques pour arriver aux conclusions de la non corrélation entre les symptômes et les champs électromagnétiques. Cette conclusion est fausse. Nous n’avons aucun indice liant l’électrosensibilité aux champs électromagnétiques, mais l’inverse est aussi vrai, nous n’avons aucun indice qui montre qu’il n’y pas de lien car les études scientifiques disponibles sur l’électrosensibilité ne valent rien.
La majorité des études sur cette pathologie ont porté sur un nombre limité de sujets et reposent sur des formulaires avec une prédominance de questions subjectives sur ce qu’ils ressentaient. Dans certaines études, il était aussi mesuré le rythme cardiaque et la pression sanguine, mais ce type de données, tout comme les questions de type « comment vous sentez-vous ? » ne sont pas des informations fiables. Ces données peuvent être affectées par les conditions d’expérimentations même si les scientifiques essayent de minimiser le stress des sujets.
Pour illustrer mes propos, j’ai fait une petite expérience durant l’écriture de cet article. J’ai mesuré ma pression sanguine et mes pulsations cardiaques 3 fois à intervalle de 5 minutes. Les résultats sont les suivants : (je souffre d’hypertension donc les chiffres sont plus élevés que la normal)
168/92 pulsation 78,
149/87 pulsation 74,
153/98 pulsation 83.
J’étais assis à mon bureau, tranquillement chez moi, dans les meilleures conditions possibles pour mesurer la fiabilité des mesures de la pression sanguine. Cependant, les 3 mesures qui ont été faites pendant ce laps de temps montrent des variations. Je parie que ces chiffres doivent montrer des variations encore plus importantes pour des sujets se déclarant électrosensible dû au stress induit par les conditions d’expérimentations en laboratoire.
Actuellement, toutes les données médicales sur les électrosensibles ne sont pas fiables car ces données sont compromises par la subjectivité des informations fournies par les sujets des études. Toutes conclusions définitives faites à partir de ces données, comme je l’ai déjà indiqué, sont inutiles ou au mieux sans grande valeur scientifique.
Paradoxalement, la preuve du manque de fiabilité de ces « données » a été présentée il y a quelques années par le plus renommé des « gourous anti-électrosensible », le Docteur G. James Rubin.
Dans une étude, faite par M. Witthoeft et G.J. Rubin, « Est-ce que les messages d’alertes dans les médias sur les effets sanitaires de la vie moderne sont auto-réalisateurs ? Une étude expérimentale sur l’intolérance environnementale idiopathique attribuée aux champs électromagnétiques » a été publiée dans le journal sur la recherche psychosomatique (74, 2013, pp. 206-212), les auteurs ont proclamé que l’existence de l’effet nocebo était la preuve évidente que l’électrosensibilité n’était pas liée à l’exposition aux champs électromagnétiques.
Ce qui n’est pas le cas. L’existence d’un effet nocebo ne prouve en aucun cas l’existence ou non d’un lien de causalité entre l’électrosensibilité et les champs électromagnétiques. Cependant, l’effet nocebo prouve que les données collectées par les études, à l’heure actuelle, ne sont absolument pas fiables.
Witthoeft et Rubin ont effectué une expérimentation sur cet effet nocebo
Wikipédia : « En médecine, un nocebo est une substance ou une forme de thérapie neutre qui créées un effet délétère chez un patient. L’effet nocebo est la réaction négative expérimentée par le patient qui a reçu ce type de thérapie.
Dans cette expérience, les sujets ont regardé deux films, l’un alertait sur les effets néfastes sur la santé des champs électromagnétiques, l’autre était neutre sur ce même sujet. À la suite de la projection, les sujets de l’étude qui ont visionné le film sur les risques des champs électromagnétiques ont connu plus de symptômes corrélés à une possible exposition aux ondes.
La seule chose que l’étude prouve, c’est que nous sommes affectés par ce que l’on voit et ce que l’on entend dans notre environnement. Cela ne donne aucune indication sur l’impact des champs électromagnétiques. Il est donc fortement probable que des gens pensent déclarer des symptômes liés à l’électrosensibilité juste par le fait de se soucier de l’exposition aux champs électromagnétique. Cependant, ça ne prouve pas que d’autres ne développent pas de réaction à ces expositions.
L’étude de WittHoeft et de Rubin démontre quelque chose que l’on sait déjà – la base des publicités commerciales – les gens sont affectés par ce qu’ils voient et ce qu’ils entendent autour d’eux.
Ce qui n’est pas dit au sujet de cette étude, c’est qu’elle prouve la non-fiabilité et la subjectivité des informations que nous retenons de notre environnement, et qui servent actuellement comme données scientifiques dans les études sur les électrosensibles. Les réponses des sujets de ces études sont certainement influencées par ce qu’ils savent et pensent des expositions aux ondes. Les données sont donc altérées par des opinions subjectives. Utiliser ce genre de « données altérées » comme indice scientifique pour prouver la causalité entre l’électrosensibilité et les ondes est non-scientifique.
Nous avons besoin de données fiables et scientifiquement objectives pour prouver ou non le lien de causalité entre l’électrosensibilité et les ondes. J’ai déjà mentionné les prérequis dans un article précédent « BioEM2015: session plénière sur l’électrosensibilité« . Dans cet article, vous pouvez aussi trouver plus d’information sur la qualité des recherches scientifiques sur ce sujet par le passé et de nos jours.
Du point de vue scientifique, je ne sais pas si l’électrosensibilité est liée aux champs électromagnétiques. Mes incertitudes découlent du manque de fiabilité des preuves scientifiques. Les scientifiques devraient arrêter de gaspiller leur temps et leur argent dans des collectes d’informations inutiles, biaisés par la subjectivité des données sur les électrosensibles.
Le problème, c’est que la recherche dans ce domaine est dominée par des scientifiques qui préfèrent collecter ce type de données non-fiables sur des cohortes de taille réduite pour prouver … Eh bien, c’est une bonne question, qu’est-ce qu’ils veulent prouver ?
@+ Jay
PS : Pour illustrer les propos du Professeur Dariusz Leszczynski, vous pouvez jeter un œil à la fiche descriptive de l’étude Cochin et sur mes critiques qui rejoignent l’avis de ce Professeur, par contre j’aurais un peu moins de doute quant à la finalité de ce genre d’étude, ne pas incriminer les ondes pour repousser le plus possible un scandale sanitaire mais qui, de toute façon, éclatera que ces scientifiques le veuillent ou non.
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Comment expliquez-vous les réactions apaisées d’électrosensibles face à un journaliste qui fait semblant d’éteindre son téléphone portable ? C’est tout de même assez éloquent non ?
Pour ma part je reconnais parfaitement le mal dont souffrent les électrosensibles et suis de tout cœur avec eux. Que leur mal soit causé par les ondes électromagnétiques me semble par contre tout à fait fantaisiste. Avez-vous pensé à une psychothérapie ?
deux explications,
– 1°/ la personne n’est pas atteinte d’intolérance aux ondes et c’est purement psychologique (effet nocebo)
-2°/ la personne est bien atteinte d’intolérance mais le pas psychologique à pris le dessus sur ça maladie.
Mais il serait un peu facile de dire que comme cette personne ne semble pas réellement avoir développé une intolérance aux ondes, que c’est forcément vrai pour tous les autres malades.
En ce qui concerne la psychothérapie c’est bon j’ai déjà donné merci 😉
Je suppose alors que vous avez déjà subi ce genre de tests de la part de petits malins ?
non pas spécialement et puis l’angle des reportages que l’on voit à la télé et la réalité est légèrement différente, j’ai beau être électrosensible, je ne suis pas pour autant un détecteur d’ondes
En gros plus une souffrance liée à l’exposition sur le long terme que quelque chose d’instantané ?
oui c’est ça, quant on voit les gens tomber par terre à la simple vision d’un portable, il y a des questions à ce poser… c’est plus une exposition moyen/long terme mais encore une fois, ça doit dépendre des individus et de leur tolérance
le problème des ondes concerne en premier lieu le personnel de certaines installations professionnelles qui peuvent générer un champ électromagnétique d’une forte intensité (soudeuses haute fréquence, fours à induction, imagerie par résonnance magnétique…), et certaines activités professionnelles qui impliquent une exposition à des niveaux supérieurs aux expositions générales (proximité d’antennes de télécommunication, fours industriels à micro-ondes…) : voir La prévention des risques professionnels des champs électromagnétiques : http://www.officiel-prevention.com/protections-collectives-organisation-ergonomie/rayonnements/detail_dossier_CHSCT.php?rub=38&ssrub=126&dossid=338