
Crédit photo : Pline – CC By-SA 3.0
La dernière réunion entre les associations et la direction générale de la santé m’a moyennement convaincu concernant le déploiement des compteurs Linky d’ERDF. Seules deux résolutions en sont sorties, l’engagement de demander à ERDF de ne pas l’installer chez les personnes se disant électrosensible ou la saisie de l’ANSES sur le sujet des ondes mais tout cela risque d’avoir un effet plus que limité.
Concernant le premier point, ERDF n’est absolument pas obligé de suivre la demande de la DGS puisque la loi ne préconise à aucun moment des exclusions à l’installation des compteurs. Quant à l’ANSES, il est assez aisé de comprendre que c’est juste pour la forme puisque l’exposition engendrée par ces compteurs est bien en-dessous des normes, a noté que lesdites normes ne prennent en compte que l’effet thermique et non les effets spécifiques.
Du coup, Il est peu probable que la problématique de l’exposition aux ondes fasse obstruction aux compteurs intelligents, même si à la base ce n’est pas le but, puisque l’une des demandes des associations était de pouvoir refuser l’installation du compteur et non le blocage du projet. Mais comme ERDF a dû faire un bon gros lobbying durant les votes de la loi Abeille ou encore pendant le projet de loi Macron sur la transition énergétique qui empêche tout refus, ça ne laisse pas beaucoup de marge de manœuvre.
Dans le domaine de l’informatique, il existe des situations où il n’y a pas de solution directe à un problème, et dans ces cas-là on est obligé d’appliquer des solutions de contournement, et pour Linky, ça va être un peu la même chose. La question des ondes étant caduque pour le moment, il reste la question du coût des compteurs et de la mise en place du smart-grid qui semble entachée de conflit d’intérêts. En effet, la société de consulting qui a fait les rapports technico-économiques appartient à une société faisant de la prestation de service informatique qui est une grande pourvoyeuse de prestataire pour ERDF et même pour le projet Linky.
Alors ça ne veut absolument pas dire que les rapports qui ont été produits sont faux, d’autant plus que le dernier en date n’a pas été rendu public dans sa totalité et donc impossible de se faire une idée. Mais en revanche, cela peut poser question quant à la neutralité de la société de consulting qui n’a aucun intérêt à dire que le projet est non viable économiquement alors que derrière ça fait vendre de la prestation de services à sa maison mère et à sa filiale.
Comme le « jeu » de la patate chaude semble être assez pratiqué dans l’antre de nos chères décisionnaires, même au plus haut niveau, je vais à mon tour y participer. Il y a de forte chance que ça génère autant de réaction que mon premier courrier au ministère de la santé sur la problématique que j’ai rencontré avec les technologies sans-fil, c’est-à-dire une fin de non-recevoir. Mais à défaut de ne pouvoir refuser ces compteurs, si le projet Linky finit en gabegie et que le rapport est en partie en cause, ils ne pourront pas dire qu’ils n’étaient pas au courant de ces dysfonctionnements.
@+ Jay
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