
Source : torange-fr.com
Quand on est électrosensible, la principale stratégie pour ne pas subir les désagréments des ondes électromagnétiques, c’est la stratégie de l’évitement, le moins on s’expose, le mieux on se porte, ce qui dans notre société hyper-connectée est de plus en plus compliqué mais pour l’instant c’est l’une des seules qui soit abordable et le plus ou moins efficace.
Mais lorsque l’on garde un minimum de lien social, c’est le retour dans le « monde normal » qui pour le commun des mortels ne pose pas de problème alors que pour nous cela devient vite invivable même sur des courtes durées. Invisible, sans odeur, pas de violence physique ni psychologique mais pourtant l’exposition qu’engendre ces technologies sans fil reste désagréable, voire insupportable et le pire, c’est qu’il n’y a qu’un autre électrosensible qui puisse ressentir la même chose, il ne faut donc pas s’attendre à recevoir de l’empathie.
De là, découlent deux comportements, soit vous prenez sur vous et vous faites profil bas, ce qui est à double tranchant puisque vous ne vous manifestez pas quand vous déclarez les symptômes ce qui peut laisser penser que tout va bien. Ou soit vous êtes intraitable sur l’utilisation des divers objets de supplice et là vous allez sûrement passer pour le chieur de service ce qui se rajoutera aux divers conflits familiaux qui se règlent généralement pendant ce genre de repas à rallonges.
Personnellement, j’ai opté pour la 1ère solution depuis que j’ai déclaré mon électrosensibilité, enfin si l’on peut appeler cela une solution… Du coup le réveillon que je vais passer chez des cousins ne va pas être une sinécure. Déjà, dès le trajet de l’aller sera source de désagrément, étant dans les bouchons, les téléphones portables qui vont être utilisés pour vérifier le trafic seront probablement à l’origine de picotements et des sensations de chaleur au niveau du visage.
La deuxième déconvenue sera lors de l’apéro où un facetime va être organisé avec l’une de mes petites-cousines qui était restée en Angleterre, et durant cette petite exposition, je vais avoir un rash et des pétéchies au niveau du bras qui vont apparaître. Par la suite ça sera le retour des picotements au niveau du visage qui vont commencés à se joindre à la fête, après à savoir si c’est le baby phone ou les portables à proximités, je ne le saurais jamais.
Dans mon malheur, j’aurais la chance de ne pas voir venir de drones ou tout autre jouet qui a la fâcheuse tendance a être connecté ces derniers temps, et même ceux qui sont destinés aux plus petits. Je n’aurais pas non plus de remarque quant à ma situation professionnelle qui s’est brutalement arrêtée il y a 5 ans et qui laisse présumer que je suis un gros feignant, encore que quelquefois les non-dits peuvent en dire long sur ce que les gens pensent, je n’imagine pas ce que je dois prendre derrière mon dos.
Le jour de Noël sera moins désagréable, sachant que ça se déroule à domicile, lieu où je maîtrise plus ou moins mon exposition aux radiofréquences. Je vais avoir en cadeau un livre sur le développement personnel, mes parents restent persuadés que ça ne se passe que dans ma tête, ce qui n’est pas le cas, en tout cas pour la MDPH, étant donné que j’ai été déclaré travailleur handicapé mais je ne sais pas pourquoi, je n’ai pas voulu leur dire, peut-être de la fierté mal placée ou la peur d’avoir le sempiternelle remarque que je vais pouvoir enfin aller travailler, si c’était aussi simple…
Là où je vais être des plus circonspect c’est lorsque je vais déballer un hélicoptère radiocommandé, en plus d’être légèrement trop vieux même si j’ai un peu gardé une âme d’enfant, c’est loin d’être compatible avec ma problématique et je dois bien l’avouer j’ai fait preuve d’un enthousiasme assez limité sur l’instant… Il va s’avérer que la technologie employée est de l’infrarouge et non des radiofréquences, mais même ça je ne sais pas si son utilisation ne pourrait pas avoir des conséquences sur ma santé sur le long terme, encore un autre cadeau qui va finir sur leboncoin ;).
@+ Jay