Source : « IT Experts Reveal that Infant and Toddler Brains Absorb More Microwave Radiation from Wireless Phones » – ehtrust.org – 30 novembre 2017
Des experts en nouvelles technologies ont révélé que le cerveau des enfants et des nourrissons absorbe plus de radiations non ionisantes provenant des téléphones sans-fil.
C’est la première étude qui évalue l’exposition aux radiofréquences avec des modèles de tête reflétant la réalité anatomique.
Dans une nouvelle étude qui vient d’être publiée dans le journal de l’institut des ingénieurs en électricité et en électronique (IEEE access), des experts en modélisation de l’exposition au téléphone portable ont révélé que les nourrissons reçoivent une plus grosse dose de radiofréquence provenant du portable et vient contredire les anciens modèles. Les valeurs maximum du DAS, c’est-à-dire la mesure d’exposition des radiations du portable, étaient 78% plus élevées dans les tissus au niveau de la tête chez les jeunes enfants par rapport aux modélisations chez l’adulte. Ces chercheurs demandent donc de mettre en place de nouvelle réglementation concernant le niveau d’émission des portables afin de prendre en compte l’exposition des enfants, ce qui fait écho aux recommandations de l’académie pédiatrique américaine qui demandait une mise à jour des normes afin de protéger les enfants.
Les chercheurs de l’école des technologies de l’information et de l’ingénierie électrique de l’université australienne du Queensland ont comparé les expositions aux radiations du téléphone portable chez l’adulte, le nourrisson et l’enfant, ayant un âge compris entre 3 mois et 3 ans. Ces experts ont évalué plusieurs scénarios où les parents utilisaient leurs portables au-dessus de la tête de l’enfant et ils ont calculé l’exposition engendrée dans les tissus de la peau et du cerveau. Leurs résultats confirmèrent une précédente étude de chercheurs de l’université de santé environnementale de Porto Alegre, que les radiations du téléphone portable pénètrent plus profondément le cerveau des enfants que dans les estimations précédentes.
« Les enfants ne sont pas des adultes miniatures. Ces recherches renforcent des connaissances déjà acquises que les modèles de tests pour les radiations du téléphone portable ne sont plus à jour et inadéquats pour évaluer l’exposition des enfants au téléphone portable, » explique le docteur Aly Cohen, qui a récemment participé à la publication du journal « Integrative Environnmental Medicine » comme coéditeur et qui comprend un chapitre sur la question des radiofréquences et de la santé humaine, et qui fournit des recommandations pratiques pour les cliniciens. « La plupart des recherches qui investiguaient sur l’exposition chez les jeunes enfants utilisaient un modèle adulte dont l’échelle avait été réduite plutôt qu’un modèle qui reprend l’anatomie réelle d’un cerveau d’enfant et cette étude ne fait pas qu’utiliser des modèles réalistes, mais c’est aussi la première à évaluer l’exposition de cette catégorie d’âge ».
Les chercheurs de cette étude ont utilisé des techniques de pointe dans le domaine de la modélisation des expositions afin de simuler l’absorption de l’énergie électromagnétique au niveau de la tête d’enfant d’âge de 3 mois, 6 mois, 12 mois, 18 mois, et 36 mois. Cette étude a utilisé des modèles de tête se rapprochant de la réalité et elle s’est basé sur l’anatomie des différentes étapes de développement, reprenant les différentes propriétés diélectriques de chacun des tissus d’un enfant de 3 mois comparativement à un enfant de 3 ans. Les chercheurs ont démontré que les valeurs de l’exposition à ces radiations électromagnétiques augmentaient au niveau de la tête de l’enfant quand son âge diminuait.
« Les smartphones ne devraient pas être placés près du cerveau des enfants, » explique le Professeur OM Gandhi de l’université de l’Utah, qui est l’un des fondateurs du système de test des téléphones portables et le conseiller principal d’Environmental Healt Trust. Depuis ces deux dernières décennies, Gandhi et ses collègues ont publié de multiples papiers scientifiques sur les différences entre l’exposition aux radiations du téléphone portable des enfants et celle des adultes. « Cette recherche est importante car la modélisation de cette exposition sur les jeunes enfants ne fait pas partie du processus de régulation actuel, à la place, les tests des industriels ne font leurs simulations sur des mannequins de tests qui reprenne les proportions d’un homme adulte. Ce système est biaisé. »
« Si l’on considère cette étude et à la lumière des résultats des analyses qui viennent d’être publiés par le gouvernement français qui a constaté que la majorité des téléphones portables excèdent les limites réglementaires quand ils sont utilisés à même le corps, de ce fait, nous pouvons nous attendre à ce que les niveaux de radiations au niveau du cerveau chez l’enfant dépassent largement les normes quand les parents utilisent leurs portables directement au-dessus de la tête des nourrissons. Des actions urgentes sont donc nécessaires » déclara le docteur Devra Devis, Présidentes et fondatrice de EHT. Le docteur Davis pointa du doigt que dans cette étude, les chercheurs ont relevé les niveaux d’exposition quand le téléphone était situé à une distance comprise entre 10 mm et 30 mm de la tête de l’enfant. »Si le téléphone serait à même le corps avec la tête du bébé, sans aucune séparation, les niveaux seraient beaucoup plus élevés. »
« Les chercheurs ont simulé l’exposition au téléphone portable quand celui-ci était placé dans les positions suivantes : (1) Quand l’enfant tient le téléphone près de son oreille et de sa bouche, (2) quand il maintient le téléphone à une certaine distance de son oreille, et (3)dans le cas où une personne tierce l’utilise au-dessus de la tête de l’enfant. Ils en ont conclu que les valeurs du DAS au niveau de la tête des jeunes enfants sont plus élevées que chez les adultes. Ils attribuent ces différences au fait que la structure, la taille et les propriétés des tissues évoluent avec l’âge. « Dans une tête adulte, le signal est dissipé dans un volume plus large de tissus et donc moins de radiations ont la possibilité d’atteindre les tissus internes ».
« De nombreux parents vont tenir leurs portables près de leurs enfants pour les faire communiquer avec les grands-parents ou quand un des parents est en déplacement. Les téléphones portables sont aussi utilisés comme berceuse ou pour raconter des histoires avant de s’endormir, » explique Theordora Scarato, directeur exécutif d’EHT, qui rappelle les demandes des associations médicales à travers le monde qui souhaitent voir la mise en place d’actions urgentes dans ce domaine comme dernièrement avec la récente déclaration de Nicosia en 2017. Aux États-Unis, l’académie américaine de pédiatrie a publié un ensemble de recommandations pratiques destinées aux familles afin de réduire l’exposition des enfants aux radiations du téléphone portable.
Les chercheurs en concluent que « nos investigations démontrent que les études précédentes, qui utilisaient des modèles de tête à des échelles qui ne prennent pas en considération l’anatomie et les propriétés diélectriques des tissus en fonction de l’âge, sous-estiment les valeurs de DAS au niveau de la tête des enfants. Les résultats obtenus en utilisant des modèles réalistes indiquent que pour les jeunes enfants, une limite plus basse de niveau de radiation devrait être mis en place pour atteindre des niveaux de seuil acceptables.
L’étude scientifique est intitulée “Évaluation de l’exposition des enfants aux champs électromagnétiques provenant du téléphone portable en utilisant des modèles de tête reprenant les spécificités et les propriétés diélectriques de l’âge ». Elle est accessible à l’adresse suivante : http://ieeexplore.ieee.org/document/8086149/.
Mohammed B, Jin J, Abbosh A, Bialkowski K, Manoufali M, Crozier S. Evaluation of children’s exposure to electromagnetic fields of mobile phones using age-specific head models with age-dependent dielectric properties. PP(99). 2017
@+ Jay