Source : ICNIRP ‘Jumps the Gun’: The Early Christmas Gift for Telecoms – betweenrockandhardplace.wordpress.com – 18/12/2017
Ce 7 décembre 2017, la Commission internationale sur la radioprotection non ionisante (ICNIPR) a publié une note sur la révision de ses directives de 1998 concernant les hautes fréquences.
La révision de ces directives a été longuement attendue car la précédente version n’est plus de toute jeunesse comme l’indique la note de l’ICNIRP :
« Les directives actuelles pour la bande de fréquences des très hautes fréquences (100 kHz- 300Ghz) ont été publiées en 1998. Depuis lors, une quantité conséquente de recherche pertinente a été produite et l’ICNIRP souhaite incorporer cette littérature à ses directives »
La note de l’ICNIRP se termine avec l’information comme quoi le version pré-définitive des directives serait ouverte à une consultation publique car elle serait encline à recevoir un retour d’information.
« L’ICNIRP est ouverte à un avis public concernant l’arrivée des nouvelles directives sur les hautes fréquences, et va mettre en place un processus de consultation publique afin de les recueillir. Il est attendu que le document soumis à cette consultation sera finalisée en milieu d’année 2018, la consultation commencera peu de temps après. »
L’ouverture au public des Directives de l’ICNIRP avant la fin de sa finalisation semblait vraiment prometteur mais l’information en milieu de sa déclaration va doucher tout espoir.
L’ICNIRP aurait déjà décidé ce que ses directives allaient contenir :
- « Les changements des limites d’exposition anticipés sont vraiment très faibles comparé à la marge de sécurité qui a été déjà introduite dans les directives de 1998 ».
- « L’ICNIRP a déjà conclu que les directives de 1998 sont toujours protectrices… »
- « Les directives de 1998 continuent de fournir une protection efficace contre les effets sanitaires connus des radiations hautes fréquences comprises dans la bande de fréquences de 100 kHz à 300GHz »
Néanmoins, elle met un peu d’eau dans son vin par la suite :
« Dans l’éventualité ou des éléments viendraient à démontrer que les directives de 1998 ne seraient pas suffisamment protectrices durant le processus de révision, l’ICNIRP publierait immédiatement des amendements provisoires qui prévaudraient jusqu’à la publication définitive des directives »
Cependant, les travaux de l’ICNIRP doivent approcher à leurs termes et en supposant que la consultation commence en milieu d’année 2018, la revue de l’ensemble de la littérature scientifique en ait au point qu’une nouvelle découverte dans ce domaine est peu probable. Il se peut donc que le ton rassurant de la note de l’ICNIRP ne soit que de façade.
L’annonce de la consultation publique en 2018 risque de n’être qu’un coup d’éclat. Après la consultation, l’ICNIRP pourra dire que nous, en prenons en compte les avis externes, nous nous sommes exprimés et que les directives ne soient pas du fait que d’un seul club « élitiste » mais aussi l’avis du grand public.
Les décisions au sujet de la préservation des vieilles directives de 1998 ont déjà été faites. L’ICNIRP considère que l’introduction de nouvelles sources d’expositions liées à la 5G (onde millimétrique) et à l’Internet des objets (IOT) ne sont pas significatives. Comme disent certains ingénieurs : « ces nouvelles expositions seront sans danger pour la santé à cause de leur faible niveau d’énergie ». Impossible d’avoir un effet thermique. Les effets non thermiques n’existent pas selon les « standards scientifiques » de l’ICNIRP.
L’ICNIRP considère déjà que :
- Les futures expositions ne changeront pas grand chose
- Les mesures de protection des directives de 1998 sont suffisantes pour se protéger des effets sanitaires
- Le seul effet sanitaire causé par ces expositions reconnu par l’ICNIRP est l’effet thermique.
Les effets non thermiques, au contraire de certaines preuves scientifiques, n’existent pas dans le vocabulaire de l’ICNIRP.
Au final, la révision tant attendue des directives sur ces expositions ne sera qu’une « remballe » des directives de 1998 en ajoutant uniquement qu’une série de références de recherche publiées après 1998.
Il y a des recherches récentes, des nouveaux résultats, des nouveaux risques potentiels et des signaux d’alertes. Cependant, il n’y aura rien à attendre de ces nouvelles directives.
C’est comme un cadeau de l’Avent pour l’industrie des télécoms. L’ICNIRP se précipite de faire savoir à l’industrie de ne pas s’inquiéter, aucun changement ne sera intégré aux directives. Les télécoms ne doivent pas se faire de mouron au sujet du contenu des directives révisées, ça sera « business as usual ».
Finalement, cette consultation publique est bien partie pour n’être qu’un subterfuge populiste dont le seul but est de redorer le blason de l’ICNIRP.
@+ Jay