Pas loin de 3 ans d’attente pour un rapport sur l’électrosensibilité, ça commence à faire un peu long et puis ça fait bien les affaires du ministère des Solidarités et de la Santé…
Nous sommes en 2018 et le sujet de la prise en charge de l’intolérance aux ondes tourne décidément à l’Arlésienne. Et les institutions ont tous les arguments pour ne pas agir dans ce domaine, avec notamment le dernier rapport en date de l’ANSES qui considère que les symptômes des malades sont bien réels mais pas le lien avec les ondes électromagnétiques.
C’est dans ce contexte de négation de la causalité de cette maladie que les électrosensibles doivent se débrouiller à trouver des solutions pour pouvoir vivre dans cette société qui devient de plus en plus connectée au fur et à mesure que le temps passe, et donc de plus en plus nocive pour eux, et pour l’occasion, on pourra « remercier » le Président Emmanuel Macron qui avait fait passer la loi n°2015-990 du 6 août 2015 qui vise à mettre fin aux zones blanches quand il était ministre de l’Économie.
Sans aucune réponse institutionnelle, les malades se tournent naturellement vers leurs représentants et c’est comme cela que la députée Valérie Petit a déposé une question écrite destiné à la ministre des solidarités et de la santé sur ce sujet, le 30 octobre 2018, suite à un entretien avec un habitant dans sa circonscription dont le fils a déclaré cette pathologie.
Dans son énoncé, elle se base justement sur le rapport de l’ANSES qui a fait certaines préconisations dont celle qui vise à ce que « le système de santé permette aux hypersensibles de se soigner comme n’importe quel malade ». D’autre part, elle souligne le souhait des malades « d’être pris au sérieux » par des médecins qui peuvent privilégier « une approche psychologisante du problème », accompagnée « d’un certain mépris ». Pour ces raisons, elle souhaite que cette question soit « apportée au débat public ».
Le 11 décembre dernier, le ministère d’Agnès Buzyn a enfin répondu à cette question mais il était quasiment sûr que rien n’allait en ressortir. Pour ce faire, il reprit dans un premier temps les conclusions de l’ANSES sur la causalité avec les ondes : « Au final, en l’état actuel des connaissances, il n’existe pas de preuve expérimentale solide permettant d’établir un lien de causalité entre l’exposition aux champs électromagnétiques et les symptômes décrits par les personnes se déclarant électro-hypersensibles.»
Et dans un second temps, il va prendre le rapport, prévu par l’article 8 de la loi n° 2015-136 du 9 février 2015 relative à la sobriété, à la transparence, à l’information et à la concertation en matière d’exposition aux ondes électromagnétiques, comme prétexte pour botter en touche et ne rien faire à part attendre, quand bien même le fameux rapport aurait dû être rendu 1 an après la promulgation de ladite loi, que l’on est quasiment 2 ans après l’échéance et que nous l’attendons toujours…
On voit bien que le rapport de l’ANSES n’a pas réglé les choses en tentant de ménager la chèvre et le choux, que certainement le prochain rapport n’apportera rien de concret aux malades, surtout s’il se cale avec la sortie de l’étude Cochin dont le but était de psychiatrisé la maladie. Et de toute façon, on voit mal la « start-up nation » allez à l’encontre des intérêts de la téléphonie mobile, encore plus quand on sait que pour répondre aux malades, il faudrait entre-autre mettre en place des zones blanches, et donc renier une loi qui a pour origine le président de la république lui-même…
@+ Jay
Cliquer pour accéder à 317543188-final-report-catalyst-wifried-investigation.pdf
J’ai grandi avec l’idée (la croyance…) que l’Etat était bienveillant avec ses citoyens …et pendant longtemps , j’ai pu , dans ma vie , penser qu’il en était à peu près ainsi ; je me sens actuellement trahie par les instances censées nous protéger , pire que trahie , attaquée . C’est nouveau , et oppressant .
Et c’est si vrai : » Et de toute façon, on voit mal la « start-up nation » allez à l’encontre des intérêts de la téléphonie mobile, encore plus quand on sait que pour répondre aux malades, il faudrait entre-autre mettre en place des zones blanches, et donc renier une loi qui a pour origine le président de la république lui-même… »
Moi aussi j’ai perdu toute mes illusions en ce qui concerne l’État mais aussi en la Science. Leur seul but est de faire perdurer le système actuelle même si ça peut engendrer des déconvenues pour certains citoyens. Et tant qu’il n’y aura pas de masse critique de malade visible, ça ne bougera pas, surtout qu’un pan de la science s’évertue a évacuer le problème…