En Marche, la 5G et le carpaccio

« Kamoulox… »

Le traitement de la question des ondes électromagnétiques issues des nouvelles technologies sans-fil par les pouvoirs politiques ne cesse de se perpétuer, et toujours en faveur de cette dernière, aucune remise en cause ne semble permise malgré les preuves de leur toxicité qui s’accumulent.

Nous avions eu déjà un petit aperçu de ce qu’allait être le mandat du Président Macron lorsque celui-ci était encore ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique sous la mandature du Président François Hollande. En effet, il a porté une proposition de loi qui visait à réduire le nombre de zone blanche quand bien même il était au courant de la problématique de l’électrosensibilité.

Plus récemment, c’est la ministre Agnès Buzyn qui avait invoqué l’excuse de la sortie d’un hypothétique rapport qui aurait dû être publié déjà depuis quelques années, et surtout s’appuyait sur le rapport de l’ANSES qui reconnaît les symptômes mais pas la causalité avec les ondes, pour ne rien faire et laisser les malades à leurs sorts.

Le 10 avril dernier, nous avons eu le droit encore au même discours dans le cadre de la proposition de loi n°1722 qui vise, en façade, à encadrer l’installation des émetteurs radioélectriques de la 5G, mais officieusement, c’est surtout pour éviter que le constructeur chinois Huawei n’ait pas le monopole sur ces infrastructures et puisse s’adonner à de l’espionnage sauvage si ce n’est pire…

c’est dans ce cadre que le député Alexis Corbière pour la France Insoumise, et le député Jean-Paul Lecoq pour le parti communiste, vont évoquer la question sanitaire de cette technologie. Le premier va traiter assez partialement de la question de l’électrosensibilité, et le second, traitera plus du fait que cette technologie n’a jamais fait l’objet d’une quelconque évaluation sanitaire.

C’est le rapporteur de la loi, le député Éric Botherel du groupe la république en marche qui va s’atteler à la tâche de leur répondre. Concernant les EHS, on retrouve le fameux rapport de l’ANSES qui va servir encore d’alibi pour se défausser de la question, même si celui-ci repose sur une majorité d’études scientifiques qui visent à faire des malades des détecteurs d’ondes concernant les radiofréquences car l’exposition et la simulation ne sont généralement pas espacées dans le temps.

Concernant la question sanitaire, ce député va s’appuyer sur les chiffres de l’ANFR concernant l’exposition aux ondes électromagnétiques, mais celui-ci n’est pas trop à la page car il utilise des chiffres du rapport de 2017, pour 2018, l’exposition médiane se montait à 0.40 Volt par mètre pour une norme limite d’exposition allant de 41 à 61 V/m concernant les fréquences qui nous concerne et pas 28 à 87 V/m.

Le problème, c’est que les chiffres avancés cachent une réalité un peu moins flatteuse. D’une part, l’exposition médiane masque la présence des points atypiques qui peuvent aller jusqu’à 11,25 V/m. Et d’autre part, les normes d’expositions ne prennent en compte que l’effet thermique, si d’aventure les radiofréquences avaient un potentiel effet biologique, ces normes ne nous protégeraient pas.

Oui pour cuir de la viande, l’exposition ambiante n’est pas suffisante mais le système biologique humain est un peu plus complexe qu’un amas de tissu musculaire bovin. De plus, aucune étude d’impact sanitaire de la 5G n’a été effectuée sans parler que l’exposition ambiante va augmenter car cette technologie utilise des fréquences moins pénétrantes et donc il faudra compenser soit par le nombre d’antenne, soit par leur puissance.

Alors que des études scientifiques d’envergures comme celle du NTP prouvent que le risque cancérogène est loin d’être écarté sur les générations de téléphonie mobile précédentes, alors que la ville de Bruxelles a bloqué un projet pilote de 5G bien qu’officiellement pour cause de questions administratives mais néanmoins la question des incertitudes de cette technologie sur la santé est bien évoquée par certains élus, que certains cantons Suisse mettent en place des moratoires, la France quant à elle continue sans sourciller, seule exception à la règle, le risque géopolitique, pour la santé, il faudra repasser…

@+ Jay

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