Étude du NTP, une réplication partielle ou partiale ?


« Un casting de scientifiques et un début de protocole qui fait planer des doutes sur la réplication de l’étude du NTP réalisée par le Japon et la Corée… »

En 2018 était publiée une étude d’envergure du Programme de Neuro-toxicologie américain qui portait sur les radiofréquences et les possibles effets cancérogènes de ce type d’ondes électromagnétiques sur les rats et les souris. Un panel de scientifique allait en conclure qu’il y avait « des preuves évidentes d’activité cancérogène » concernant les schwannomes du cœur chez le rat mâle.

Pour une technologie qui était évaluée sans risque ou presque par le « consensus » scientifique, ça l’affichait mal et ce malgré des campagnes qui visaient à réduire la portée de cette étude que ça soit par certaines agences sanitaires, par des organismes publics ou tout simplement dans les médias mainstream ou via des pure players avec la complicité de membres d’associations scientifiques militantes.

Mais afin de vraiment confirmer ou d’infirmer les résultats d’une telle étude scientifique, la réplication de l’étude était nécessaire mais encore faut-il que le protocole soit équivalent et qu’il n’y ait pas d’ingérence interne qui puisse influencer les résultats et leurs interprétations. Et dans le cas de la réplication coorganisée par le Japon et la Corée qui vient d’être annoncée, de sérieuses craintes émergent des premiers éléments qui viennent d’être rendus publique.

Concernant le protocole en lui-même, seule la partie qui porte sur l’exposition des rats mâle a été retenue mais avec quelques paramètres qui diffèrent. Les niveaux d’exposition qui étaient à l’origine de 1.5, 3 et 6 Watts par kilogramme, ne sera que de 4W/kg mais avec un temps d’exposition identique. Ce qui ne permettra pas de voir une dose-réponse comme ce qui avait été constaté dans le cas de l’étude du NTP.

En ce qui concerne les rats à proprement dit, la race de rongeur sera la même mais en revanche le nombre sera sensiblement différent, 90 contre 70 dans le cadre de la réplication, ce qui pourrait altérer les résultats finaux. Pour les gliomes, 2 cas avaient été constatés, en ce qui concerne les schwannomes c’était 5, si on réduit le nombre de rat, on réduit d’autant plus la probabilité du développement de phénomènes cancérogènes.

Et dans l’éventualité où les résultats seraient moins probants, l’interprétation par les scientifiques à la tête de la réplication pourrait neutraliser les conclusions de la première étude. Surtout quand on prend connaissance du panel de scientifique qui est envisagé pour la réplication, pour une bonne partie membre de l’ICNIRP ou appartenant au projet EMF de l’Organisation Mondiale de la Santé.

L’ICNIRP, ou Commission internationale sur la radioprotection non ionisante, est l’unique ONG à l’origine de nos normes européennes en ce qui concerne l’exposition aux radiofréquences et qui ont été transposées en droit Français tel quel. Le seul fait que ça soit des scientifiques qui proviennent de cette organisation est un conflit d’intérêts en lui-même puisque la validation de l’étude du NTP remettrait en cause leurs normes car elles se fondent uniquement sur la thèse que seul l’effet thermique est avéré.

Sans parler des antécédents de certains scientifiques, entre ceux qui ont été consultant pour l’industrie comme le professeur Repacholi, ceux qui ont passé, semble-t-il, quasiment toute leur carrière chez un industriel de la téléphonie mobile pour le professeur Joe Wiart, ceux qui se sont fait propulser à la tête du projet WHO EMF qui était à la base financé par l’industriel pour Dr. Emilie Van Deventer, plus de la moitié des candidatures pourraient laisser planer des soupçons quant à leur impartialité.

Ce qui est d’autant plus inquiétant quant à cette réplication, c’est que le CIRC, le centre internationale de recherche sur le cancer, a décidé de réévaluer les radiofréquences justement suite à l’étude du NTP et à celle de l’institut Ramazzini. Le timing serait parfait, cette réévaluation est prévue entre 2022 et 2024, ce qui laisse tout le temps de faire cette réplication et si d’aventure son but n’était que de faire de la création du doute, cela permettrait de maintenir le statu quo sur la question du cancer lié aux technologies sans fil.

@+ Jay

Source : Rapport d’enquête sur la faisabilité de la réplication de l’étude du NTP

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