
Crédit photo : Արշավիր – CCO
Orange a sorti ce 22 juillet dernier un article intitulé « comprendre l’électrosensibilité » sur son blog bien vivre le digital, étant donné que c’est l’opérateur historique en France, qu’il n’est pas le dernier à émettre des radiofréquences, il était facile de deviner que ça allait être un chouïa orienté.
Ça commence soft avec la reprise de la définition du Larousse 2016 du terme électrosensibilité qui est plutôt bien équilibré : c’est « un ensemble de troubles physiques dus, selon la description des personnes atteintes, à une sensibilité excessive aux ondes et aux champs électromagnétiques ambiants ».
Mais ça se gâte assez rapidement par la suite, pour Orange cette pathologie se définit par « une perception par les sujets de symptômes ». Je ne sais pas vous, mais moi quand je suis malade, outre l’électrosensibilité, je ne perçois pas des masses la maladie, je constate des effets secondaires, à la limite je ressens les effets. Argumentation que j’estime donc comme fallacieuse car ça voudrait dire qu’un électrosensible peut percevoir les ondes et comme les scientifiques déclarent que le corps humain n’a pas cette capacité, ça sert à nous décrédibiliser.
Curieusement, c’est le même sophisme qu’avait utilisé Que Choisir dans la première partie de son dossier intitulé « le jeu troubles des associations » après à savoir qui est le premier auteur de ce type d’argumentation, on tombe dans le paradoxe de la poule et de l’œuf.
Autre passage sujet à caution, « l’absence de constatation clinique et biologique permettant d’expliquer ces symptômes » . Comme on n’arrive pas, où plutôt devrais-je dire, on met de la mauvaise volonté a trouver le lien de causalité et on fait tout ce qu’on peut pour rendre subjective la maladie, le lien entre les ondes et celle-ci n’existe pas, c’est bien pratique.
Dans la même lignée, le lien entre les symptômes et « la proximité d’une antenne-relais ou d’une borne WiFi n’a, lui, pas été clairement mis en évidence. » Pourtant certaines études mettent en évidence des effets biologiques comme la modification physiologique de l’activité du cerveau et encore une fois pour les études sur l’électrosensibilité elles sont biaisées par des données subjectives et des conditions d’expérimentation qui faussent les résultats.
Par la suite, l’article rappel les conclusions de l’OMS, « Aucune recherche expérimentale n’a réussi à établir un lien causal direct entre les champs électromagnétiques et les symptômes de ces personnes » mais concède « l’existence des symptômes pouvant être de gravité très variable ». À relativiser quand on sait que les agences sanitaires ont toujours été à la traîne dans les scandales sanitaires, il a fallu plus d’un demi siècle entre les premières alertes et la classification de l’amiante comme cancérogène certain.
Du coup, comme on ne sait pas d’où peuvent venir les troubles des électrosensibles, c’est probablement dans la tête et c’est comme ça qu’on nous refourgue le fameux effet nocebo ou la simple vue des émetteurs serait la cause des divers symptômes. Si c’était réellement le cas, comment je pourrais écrire ces lignes puisque je devrais avoir peur de mon PC car il émet des ondes basses fréquences … C’est surtout une justification qui arrange tout le monde et qui évite qu’on creuse un peu trop le sujet.
L’article nous aura épargné le fait que la lumière est elle aussi une onde mais par contre on aura eu le droit au fait que les ondes ont été utilisées depuis des décennies « avec les émetteurs radio et TV, comme ceux de la Tour Eiffel ». C’est bien ça le problème, si la pathologie existe belle et bien, ça veut dire que le corps médical est passé à côté depuis tout ce temps et qu’on a laissé à leurs sorts un nombre indéterminé de malades, et ça, pas sûr que le monde scientifique assume un tel fiasco.
Au final, la seule information intéressante, c’est que l’ANSES va nous sortir un rapport en 2016, » Ses conclusions et recommandations seront scrutées de très près par l’ensemble des acteurs concernés ». Enfin, surtout par les malades à qui on offre aucune perspective d’avenir dans le statu quo actuel.
@+ Jay
J’ai eu connaissance de cet article par le biais d’un tweet auquel j’ai répondu pour montrer la réalité de la chose.
Et ce matin j’ai eu le genre de commentaire qui a le don de me mettre de bonne humeur.
TÉLÉCOMMUNICATIONS : Suisse (Bilan, 24 avril 2015):
« Orange a officialisé son changement de nom, l’opérateur s’appelant désormais Salt. Cette nouvelle marque, qui a coûté 40 mio CHF au groupe… L’annonce, qui intervient après le rachat en décembre par le spécialiste français des télécoms Xavier Niel, n’est pas une surprise, le nouveau nom ayant été largement ébruité sur les réseaux sociaux. Ces derniers n’ont pas manqué de deviser sur la nouvelle appellation, les internautes parlant de « Saltimbocca », de « facture salée » ou de « sel dans la plaie »… »